Sur Rêveur, Ludovick Bourgeois élargit les horizons de sa pop, sans trouver sa direction.

« Je n’ai pas peur de la pop. C’est ce que je fais et je n’y vais pas de reculons », disait Ludovick Bourgeois à La Presse au moment de lancer son deuxième disque à l’hiver 2020. On ne pourra pas lui reprocher de ne pas s’assumer : il mise sur ses refrains, des arrangements qui cherchent à créer des courbes dramatiques et sa voix qui — on l’a souligné souvent — rappelle par moments celle de son regretté père, à qui s’adresse d’ailleurs sa chanson Où tu es.

Sur Rêveur, il ne se contente pas de pop-rock, mais tâte ici et là des rythmes un peu moins binaires, s’appuie essentiellement sur des programmations et des sonorités plus électros. Il tente aussi par moments un phrasé un peu plus syncopé (disons un peu à la Ed Sheeran), sans affirmer la fluidité nécessaire pour que ce soit vraiment convaincant. Il étire ou coupe des mots de manière peu élégante tout au long de son disque, d’ailleurs. Ses chansons se démarquent en revanche par des textes qui cherchent surtout le positif, l’espoir, le rêve.

La sauce ne prend toutefois pas souvent, sur ce troisième album complet de Ludovick Bourgeois. Son chant parfois agréablement flexible et, l’instant d’après, étonnamment plat donne l’impression qu’il a été mal dirigé ou, à tout le moins, mal accompagné. La réalisation manque cruellement de corps et laisse avec le sentiment qu’il n’y a pas de vision artistique globale à ce disque concocté à l’aide d’une armée de collaborateurs (aux textes, aux musiques, à la réalisation). Le jeune lauréat de La voix en 2017 offre en fin de compte un disque plutôt gentil, mais sans grande personnalité qui — l’avenir le dira — n’est peut-être pas à la hauteur de son potentiel.

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Rêveur

POP

Rêveur

Ludovick Bourgeois

L-Abe

5/10