En septembre dernier, Howie des Backstreet Boys a surpris Sonia Benezra pour son anniversaire à l’émission En direct de l’univers. Il lui a chanté Quit Playing Games (With My Heart). « Je me sentais comme une adolescente, raconte-t-elle. C’était sweet de sa part de prendre un avion juste pour chanter une chanson. »
Sonia Benezra a interviewé les Backstreet Boys à maintes reprises. À New York, à Paris et même chez eux, en Floride.
La première fois qu’elle a rencontré le boys band, elle a toutefois dû convaincre ses patrons de TQS. « Le groupe n’était pas connu. C’était de bons garçons accessibles et ils venaient d’un milieu modeste, raconte-t-elle. Je me souviens de les avoir emmenés magasiner chez Parasuco. On avait fermé la boutique pour eux. Leurs yeux brillaient en voyant les manteaux de cuir et ils n’osaient pas les toucher. »
Les Backstreet Boys ont toujours été reconnaissants envers le Québec, berceau de leur succès mondial.
Stéphane Drolet, aujourd’hui représentant chez Sony (et pour BGM à l’époque), est considéré par ses pairs comme le sixième membre des Backstreet Boys au Québec. Il a été aux premières loges de la Backstreet Boys mania.
À l’automne 1995, rappelle-t-il, les radios commerciales du Québec ont été les premières en Amérique du Nord à jouer le premier extrait des BSB, We’ve Got It Going On’.
C’est en février 1996 que A. J. McLean, Howie Dorough, Nick Carter, Brian Littrel et Kevin Richardson ont séjourné pour la première fois à Montréal. Au programme, il y avait une visite à MusiquePlus lors de l’émission Bouge de là, une prestation au Dôme et une autre au fameux bar Fuzzy de Laval.
Un samedi, les BSB devaient se produire au centre commercial de la Place Côte-Vertu. Après leur prestation enflammée, il a fallu annuler la séance d’autographes pour des raisons de sécurité. Alors qu’on attendait 400 personnes à peine, la foule dépassait les 5000 têtes !
Dès leur première visite, on pouvait percevoir leur talent indéniable, leur éthique de travail, l’attention et le respect envers leurs fans.
Stéphane Drolet, représentant pour BGM à l’époque
C’est en août 1996 que le premier spectacle officiel des Backstreet Boys a eu lieu au Québec. C’était à l’International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu, et Noir Silence assurait la première partie. Nombre de personnes présentes : 60 000 !
Le groupe n’a pu faire de test de son, se souvient Stéphane Drolet, car l’équipe de sécurité jugeait que trop de gens étaient arrivés d’avance sur le site du festival.
« C’est d’ailleurs dans un hôtel de Saint-Jean-sur-Richelieu, ce jour-là, que le président de Jive Records et la haute direction de BMG Music Canada de l’époque ont changé leur stratégie de vente internationale en devançant la sortie de l’album au Canada. »
Date prévue : le 9 octobre 1996.
Quelques semaines avant, les BSB étaient de retour au Québec pour une autre tournée promotionnelle et des spectacles à guichets fermés à l’Auditorium de Verdun et au Colisée de Québec.
Leisa Lee – qui a aujourd’hui sa propre boîte de relations publiques et qui a orchestré la venue de Howie à En direct de l’univers – était dans la foule à l’Auditorium de Verdun. Elle travaillait à l’époque pour l’influent producteur de spectacles DKD (Donald K. Donald). Elle se souvient encore de son ancien patron qui lui a lancé : « Ces gars-là vont devenir des superstars. »
Leisa Lee n’était pas aussi convaincue que lui. « Fais-moi confiance, lui a dit Donald K. Donald. J’ai vu les ados s’accrocher à Corey Hart. »
« Donald avait de bons instincts et il avait raison », souligne Leisa Lee.
La Backstreet Boys mania
En décembre 1996, DKD a programmé une tournée d’arénas à Chicoutimi, Québec, Sherbrooke, Hull et Montréal.
Les Backstreet Boys ont reçu un disque d’or et c’est Stéphane [Drolet] qui le leur a donné. Ils étaient des stars ici alors qu’à Orlando, leur ville d’origine, ils se promenaient comme des inconnus.
Leisa Lee, qui a travaillé avec les BSB
C’est ainsi que les BSB ont conquis le Québec avant les États-Unis et qu’ils ont marqué l’ère des boys bands, juste avant 98 Degrees, la formation de Nick Lachey, et NSYNC, celle de Justin Timberlake.
Stéphane Drolet et Leisa Lee ont chaperonné les BSB lors de leurs nombreuses visites au Québec en deux ans. « On les amenait voir des films ou chez McDo, raconte-t-elle. Ils étaient gentils et généreux. Je ne les ai jamais entendus se plaindre. »
Quand le groupe visitait MusiquePlus, il fallait fermer la rue Sainte-Catherine. « Le niveau de décibels de criage et autant de pleurs, on n’avait jamais vu ça. Surtout qu’on sortait du grunge, raconte Leisa Lee. À l’époque, il n’y avait pas de groupes pour ados. »
Partout où les BSB passaient, c’était la folie furieuse, et on n’ose pas imaginer ce que ç’aurait été avec les réseaux sociaux. « La palme revient à une fan retrouvée dans un conduit d’aération menant à l’étage des chambres des BSB », illustre Stéphane Drolet.
« Des bonnes tounes »
Le premier album des BSB comprenait de nombreux tubes pop, dont Get Down et I’ll Never Break Your Heart. Le quintette avait travaillé avec le Suédois Max Martin, qui était alors méconnu, mais qui occupe aujourd’hui le troisième rang des auteurs-compositeurs à qui l’on doit le plus grand nombre de numéros 1 au palmarès Billboard (après Paul McCartney et John Lennon).
Max Martin est toujours demeuré un proche collaborateur des BSB et il leur a permis de jouer à la radio avec les refrains célèbres de As Long As You Love Me, I Want It That Way et Shape of My Heart.
Les BSB ont vendu 130 millions d’albums en carrière. « Leurs tounes sont super bonnes. Elles vont droit au cœur », souligne Sonia Benezra, qui vante le talent de danseur et de chanteur de Nick « le rebelle », Brian « l’accessible », A. J. « le tourmenté », Kevin « le sérieux » et Howie « le timide ».
« Ils sont des travailleurs acharnés », confirme Stéphane Drolet.
Un 19e spectacle au Centre Bell
Leisa Lee se souvient notamment des spectacles des BSB donnés les 5 et 6 janvier 1998 au Centre Molson. « C’était au début de la crise du verglas. »
La Presse y était. D’autres visites marquantes ? En 2005 pour la sortie de l’album Never Gone, où les BSB faisaient un retour après des années d’absence et des épreuves personnelles. Soulignons aussi la tournée en 2011 avec New Kids On The Block.
Samedi, ils donneront rien de moins que leur 19e spectacle au Centre Bell dans le cadre de la tournée de leur 9e album, DNA. Sachez par ailleurs qu’un disque de Noël est prévu pour l’automne.
Les BSB s’avèrent le seul boys band de son époque à avoir survécu à l’épreuve du temps. Leisa Lee rappelle leur résidence de deux ans à Las Vegas, de 2017 à 2019, et la foule record au Festival d’été de Québec, il y a cinq ans.
Le secret de leur succès ? « Ils ont grandi ensemble. Ils sont comme des frères qui se protègent les uns des autres et ils incarnent l’idée que tout est possible, répond Sonia Benezra. Au Québec, et on a l’a vécu avec Céline, on aime les artistes qui partent de rien et qui finissent par conquérir la planète. »
En 2021, Sonia Benezra a demandé aux BSB s’ils pouvaient faire parvenir une vidéo à une jeune femme de Matane qui allait recevoir l’aide médicale à mourir deux jours plus tard. Howie, A. J. et Kevin ont répondu immédiatement à l’appel.
« Nous faire sentir spécial : c’est ça, la magie des Backstreet Boys », conclut Sonia Benezra.
Au Centre Bell le 3 septembre. Aussi au Canadian Tire Centre d’Ottawa le 1er septembre et au Centre Vidéotron, à Québec, le 2 septembre.
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