Drogue nous avait promis un deuxième mini-album quelques mois seulement après le lancement de son explosif premier recueil de chansons, en février 2021. Il a donc fallu aiguiser notre patience avant d’avoir une nouvelle dose rock, mais l’attente en aura valu le coup.

On démarre la pédale au plancher dès les premières notes de Cliché, morceau rock concocté par le batteur multi-instrumentiste Pierre Fortin – la touche du vétéran de Galaxie est d’ailleurs plus que jamais perceptible, lui qui signe aussi les arrangements et la réalisation de toutes les chansons en compagnie du guitariste Jean-Sébastien Chouinard. Zéro trouble est ainsi plus fuzzé, plus trituré, on fait place à quelques judicieuses touches électro-trash dans un ensemble qui reste irrésistiblement dansant, particulièrement dans l’excellente Pas vrai.

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Ludwig Wax y met encore une fois toute la gomme derrière le micro – Cliché nous ramène d’ailleurs avec plaisir dans le suintant Centre-Sud, clin d’œil à l’époque de son groupe Le Nombre et de sa bien nommée Montréal serveuses sexy. Le sexe fait bien sûr bon ménage avec le rock décomplexé de Drogue – J’arrive, notamment, fait référence aux aventures salaces des donjons de banlieue –, mais il prend une dimension plus cérébrale dans Sex Object, un texte de Frédéric Ouellet qui explore le malaise des jeunes garçons à la lumière du mouvement #metoo.

Bison d’Amérique est un autre gros titre rock qui fait réfléchir quand on se donne la peine d’écouter les références à l’attaque du Capitole par les supporteurs de Donald Trump – « dans cette galaxie de matière noire, pas beaucoup de matière grise », rugit Ludwig Wax. Mais au final, il y a surtout matière à danser, préférablement avec le groupe devant nous sur la scène. Ce sera possible à Montréal le 29 octobre au Ministère et à Québec le 25 novembre à l’Anti.

Zéro trouble

Rock

Zéro trouble

Drogue

L-A be

8/10