Quand il a créé l’an dernier Live à Lost River, tout petit festival immersif qui se déroule au cœur de la forêt à Wentworth-Nord, dans les Laurentides, Patrick Watson voulait d’abord offrir une expérience différente aux amateurs de musique. Mais aussi, beaucoup, se faire plaisir.

« J’organise ça juste pour moi ! », dit dans un éclat de rire l’auteur-compositeur-interprète montréalais, qui raconte que tant le lieu que les conditions sont « magiques ».

« Chanter tout seul dans le bois avec des gros arbres, c’est exceptionnel. »

Le festival est né par nécessité pendant la pandémie, alors qu’il était impossible de faire des spectacles à l’intérieur, relate Patrick Watson. Mais l’évènement a été « tellement tripant » qu’on a décidé de le refaire cette année pour quatre autres soirées, du 25 au 28 août.

PHOTO JEAN-FRANÇOIS LALONDE, FOURNIE PAR LE FESTIVAL

Patrick Watson sur scène lors du festival en 2021

Le concept ? Les quatre artistes invités – Martha Wainwright, La Force, Patrick Watson et Esmerine, alias Rebecca Foon, qui organise le festival avec lui – chantent sur des scènes différentes montées dans la forêt, chacun leur tour.

Les spectateurs se déplacent ainsi de scène en scène, dans une espèce de randonnée musicale qui commence à 18 h et qui dure toute la soirée.

L’évènement a lieu même en cas de pluie, dit Patrick Watson, qui ajoute qu’il n’est pas nécessairement conçu pour les douillets. « L’an dernier, il a plu ! On s’entend que c’est une vraie marche dans le bois. Si tu cherches le confort, tu ne vas pas là. Il faut arriver avec l’esprit ouvert. » Ainsi que de bonnes chaussures et des vêtements chauds.

Une autre expérience

Live à Lost River n’est pas le seul évènement « en nature » à voir le jour au Québec. D’autres ont émergé récemment, comme La Grosse Lanterne à Béthanie, et le Festival Colline à Mégantic.

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Patrick Watson sur scène lors du festival en 2021

« Pendant la COVID, on dirait que c’était un peu le temps de repartir les idées, de [repenser] comment on fait la musique et la vie », dit Patrick Watson, qui raconte que ce courant des tout petits festivals qui ne veulent pas grossir est aussi très fort en Europe.

« Les gros festivals n’offrent pas toujours la meilleure expérience musicale. Les grosses foules avec 100 bands à l’affiche, ce n’est pas intéressant avec tous les styles de musique. Le monde peut aimer ça, mais il faut qu’il y ait d’autres options. »

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Spectacle de harpe lors du festival en 2021

Bien sûr, le respect de la nature est au cœur des préoccupations de l’organisation du festival qui se déroule sur un terrain privé.

Les infrastructures sont très légères, il n’y a pas de gros speakers, on ne sent pas la technique. C’est à peine si on la voit. C’est ce qui rend ça si amazing.

Patrick Watson

Le nombre de spectateurs admis est aussi très peu élevé, on privilégie le covoiturage, un traiteur servira des repas végétariens, et il n’est pas question d’autoriser les gens à y dormir.

« Au niveau du coût environnemental, on n’est pas prêt pour le camping. Peut-être qu’on y arrivera, mais là, on commence doucement. Une étape à la fois. »

Le présenter ailleurs au Québec fait partie des projets à long terme, lorsque le festival sera bien installé. Avec toujours la volonté d’offrir l’expérience la plus différente et la plus complète pour les spectateurs… et les artistes, ajoute le chanteur qui a lancé en avril l’album Better in the Shade, et qui repartira en tournée aux États-Unis pendant tout l’automne.

« J’ai juste créé le festival de mes rêves. »

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