Une agréable chaleur estivale, une averse subite, des rues bondées, mais surtout, partout, de la musique. La dernière fin de semaine du Festival d’été de Québec est en cours. Entre les spectacles annulés en raison de la pluie, la frénésie du centre-ville et la prestation triomphale d’Alanis Morissette sur les Plaines, la capitale a continué de se mouvoir au rythme du FEQ. Retour sur les deux derniers jours, en mots et en images.

Le FEQ habite les rues et les Plaines. Tout est dans l’atmosphère qui règne dans le centre-ville de Québec. Touristes et locaux de tous âges se côtoient dans cette célébration de la musique. Les couleurs du festival tapissent la Grande Allée. Il suffit de tendre l’oreille pour entendre un concert qui se tient non loin. Après un jeudi pluvieux qui a quelque peu refroidi les festivaliers, la journée de vendredi a permis de profiter pleinement de l’expérience qu’offre Québec quand le FEQ s’y installe.

C’était un soir pour laisser la nostalgie nous enchanter. Si vous avez vécu (et aimé) l’époque de l’album Jagged Little Pill, cette soirée était faite pour vous, puisqu’Alanis Morissette a amené sur les Plaines son spectacle monté pour les 25 ans de l’album (qui devait être présenté en 2020).

Mais même sans avoir connu cet âge d’or de la carrière de la chanteuse canadienne (l’auteure de ces lignes n’avait d’ailleurs que 2 ans lorsque le disque est paru), le spectacle avait de quoi ravir. D’abord parce qu’on oublie parfois que le répertoire d’Alanis Morissette a des choses à offrir au-delà de Jagged Little Pill. Et aussi, simplement, parce qu’elle donne tout un spectacle (surtout sur le plan vocal), que l’on puisse chanter à l’unisson ou non.

  • Alanis Morissette, sur les plaines d’Abraham vendredi, a ravi le public avide de connaître un moment rempli de nostalgie.

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

    Alanis Morissette, sur les plaines d’Abraham vendredi, a ravi le public avide de connaître un moment rempli de nostalgie.

  • Le spectacle a été à la hauteur du culte autour de l’album Jagged Little Pill.

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    Le spectacle a été à la hauteur du culte autour de l’album Jagged Little Pill.

  • Les plaines d’Abraham étaient noires de monde pour la prestation d’Alanis Morissette.

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    Les plaines d’Abraham étaient noires de monde pour la prestation d’Alanis Morissette.

  • Densil McFarlane, meneur du groupe The OBGMs, au parc de la Francophonie vendredi

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    Densil McFarlane, meneur du groupe The OBGMs, au parc de la Francophonie vendredi

  • Locaux et touristes sont au rendez-vous ce week-end, alors que le festival touche à sa fin.

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    Locaux et touristes sont au rendez-vous ce week-end, alors que le festival touche à sa fin.

  • Le groupe montréalais Nobro en prestation vendredi lors d’une soirée punk-rock très courue

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    Le groupe montréalais Nobro en prestation vendredi lors d’une soirée punk-rock très courue

  • Jeudi soir, les conditions météorologiques sont venues mettre fin à la fête avant les prestations des têtes d’affiche.

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    Jeudi soir, les conditions météorologiques sont venues mettre fin à la fête avant les prestations des têtes d’affiche.

  • Pepe Sangrador, Mexicain en voyage au Québec, venu assister au festival jeudi

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    Pepe Sangrador, Mexicain en voyage au Québec, venu assister au festival jeudi

  • Le duo rock Miels, malgré les intempéries et la foule timide, s’est donné à fond jeudi après-midi.

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    Le duo rock Miels, malgré les intempéries et la foule timide, s’est donné à fond jeudi après-midi.

  • Les Deuxluxes ont pu offrir le dernier spectacle de la soirée, jeudi, avant que les organisateurs du FEQ ne demandent aux festivaliers d’évacuer les sites extérieurs en raison de la pluie.

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

    Les Deuxluxes ont pu offrir le dernier spectacle de la soirée, jeudi, avant que les organisateurs du FEQ ne demandent aux festivaliers d’évacuer les sites extérieurs en raison de la pluie.

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Nostalgie, quand tu nous tiens

Quoi de plus nostalgique que quelques minutes d’images d’archives pour débuter la prestation ? On est replongés dans les meilleurs moments de la carrière d’Alanis, puis dans tous les moments où d’autres artistes ont été influencés par sa musique. Des reprises, des hommages, des extraits de témoignages, de sketchs… Le montage montre toute l’influence de Jagged Little Pill sur la culture populaire.

Lorsque finalement la musique débute, la chanteuse monte sur scène pour interpréter All I Really Want. Elle déambule sur scène, de gauche à droite, micro à la main. Ses cheveux teints en blond, une veste rouge satinée sur un t-shirt blanc et un pantalon noir, Converse aux pieds : Alanis est cool sans même se forcer.

Elle sort son harmonica (comme souvent ensuite dans la soirée), à peine essoufflée, pour accompagner ses musiciens. On voudrait mieux l’entendre. Le problème sera vite réglé.

Alanis Morissette est d’ailleurs tout en voix. Cette voix que l’on reconnaît entre mille. Cette voix qui nous interprétait vendredi soir, dans le désordre, toutes les pièces de l’album qui a lancé et marqué sa carrière (ainsi que quelques autres plus récentes).

L’auteure-compositrice-interprète de 48 ans est accueillie par une foule déjà conquise. Quelques notes de Head Over Feet ou de Reasons I Drink résonnent, et déjà le public est en liesse, prêt à accompagner la chanteuse. L’énergie n’est pas toujours égale tout au long du spectacle, Alanis Morissette n’interagit pas beaucoup avec son public, un des principaux bémols de la soirée.

Reine Alanis

Le spectacle de Sum 41, non loin, a très clairement fait concurrence à la présence d’Alanis Morissette. Les Plaines sont noires de monde, mais la foule est loin d’être compacte. Ceux qui auront décidé de passer la soirée avec Alanis auront eu droit à un moment tout à fait digne de la légende qui s’est créée autour de la Canadienne.

On a toutefois senti Alanis Morissette presque expéditive avec ce spectacle tant attendu. Malgré cela, en ramenant son album culte, la chanteuse a fait plaisir à un public issu de plusieurs générations, avide d’être ramené à l’époque où il avait entendu Ironic pour la première fois.

Quand est venu le temps de lancer ce grand succès, annonçant la fin imminente du concert, les festivaliers se sont chargés de chanter la chanson presque en entier, le micro d’Alanis tendu vers eux.

Alanis Morissette et son Jagged Little Pill ont fait du bien en ce vendredi soir d’été. Il fallait voir les jeunes filles qui n’étaient pas nées quand l’album est sorti, les hommes dans la trentaine et les groupes d’amis de tous âges s’époumoner sur You Oughta Know, juste avant un rappel tapageur. Un retour marquant de celle qui a été la reine de la pop-rock canadienne.

Soirée punk-rock

Plus tôt dans la journée, au parc de la Francophonie, tant de gens s’étaient présentés si tôt devant les deux scènes qu’il n’a pas été possible de faire entrer tous les festivaliers. Un écran a été installé sur une scène plus loin pour diffuser le concert couru de Sum 41.

D’abord, en fin d’après-midi, le quatuor Nobro a montré qu’un groupe tout féminin n’aura jamais rien à envier aux Sum 41 de ce monde. Oui, les Montréalaises, qui sonnent si bien sur enregistrement, ont mis un moment à trouver leurs repères sur scène. Mais c’est une question de pratique, d’expérience. L’âme de rockeuses y est. L’énergie y est. Les mélodies et les riffs aussi. Il manque encore l’aisance sur scène (vocale et physique), la capacité de vraiment captiver une foule.

The OBGMs ont de leur côté donné une leçon de punk. Quel spectacle, quelle ambiance ! La foule a au début manqué d’entrain, mais les musiciens torontois ont laissé sortir toute l’énergie (proche de la rage) qui imprègne leur musique, jusqu’à convaincre les festivaliers – notamment grâce à des mushpits initiés par le meneur descendu dans la foule. Très vite, tous se sont rendu compte que The OBGMs méritaient d’être découverts et appréciés.

Millencolin et Pennywise ont mis la table pour le plat de résistance, les adorés Sum 41. Il faisait bon vivre vendredi au FEQ.

Les frais d’hébergement pour ce reportage ont été payés par le Festival d’été de Québec.