La pochette de Big Time, qui n’est pas sans rappeler la scène finale du film The Last of The Mohicans, en dit beaucoup sur sa genèse et sa musique. Angel Olsen a le regard d’une femme qui a vécu une épreuve, qui scrute l’horizon du haut d’une montagne. Un soleil de fin de journée éblouit son regard, et on sent l’espoir de jours meilleurs.

En 2021, Angel Olsen a perdu sa mère adoptive et son père. L’autrice-compositrice-interprète venait juste de leur dire qu’elle était gaie.

Le deuil et les évènements irréversibles font battre le cœur de Big Time, le plus americana des six albums d’Angel Olsen, alors que son cinquième, All Mirrors, donnait beaucoup de place aux claviers. Contrairement à ses habitudes, l’artiste a décidé d’entrer en studio sans avoir répété longuement ses compositions. Une façon d’aller droit au but.

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The world is changing/You can’t reverse it/The truth is with you/You can’t rehearse it, chante-t-elle sur la power-ballade Go Home.

En entrevue avec The New Yorker, Angel Olsen a confié ne pas aimer le small talk. Cela explique peut-être pourquoi elle nous a souvent donné l’impression en spectacle de manquer de connexion avec le public. Mais à bien y penser, ses chansons parlent d’elles-mêmes. Angel Olsen est une interprète totalement investie par les mots qu’elle porte en elle, et cette émotion brute se marie parfaitement avec l’authenticité du folk, avec une ballade au piano ou encore avec des arrangements de lap steel ou de mellotron.

Sur This Is How It Works, Angel Olsen expose comment une tristesse profonde est difficile à transposer en mots. À l’inverse, la pièce-titre fait l’éloge des baisers du matin et du soleil qui traverse les rideaux.

Au fond, Big Time nous rappelle qu’il y a toujours une fin aux tempêtes du cœur, mais que c’est si éprouvant de les traverser.

Big Time

Country folk

Big Time

Angel Olsen

Jagjaguwar

8/10