De Montréal à Saint-Irénée en passant par Joliette, Québec et Orford, il y en aura pour tous les goûts en matière de concerts classiques, du piano au grand orchestre, sans oublier l’opéra et la musique de chambre. La Presse a sélectionné quelques-uns des moments les plus prometteurs parmi les dizaines de propositions au Québec.

Beethoven sur instruments d’époque

Mieux connu sous son ancien nom d’Akademie für Alte Musik Berlin, Akamus sera l’hôte du Festival de Lanaudière pour trois concerts du 15 au 17 juillet. Après avoir joué une quasi intégrale des Concertos brandebourgeois de Bach à Montréal et Québec il y a trois ans, la formation allemande et son chef Bernhard Forck plongeront cette fois-ci dans l’univers beethovénien. À chaque soir sa symphonie (les nos 3, 5 et 6), chaque fois éclairée par des œuvres de compositeurs contemporains du maître de Bonn (Wranitzky, Cherubini, Méhul et Knecht).

PHOTO GIORGIA BERTAZZ, FOURNIE PAR L’OSM

Le pianiste allemand Martin Helmchen sera à Orford cet été.

Un magicien du clavier à Orford

Le festival Orford Musique déroule comme toujours le tapis rouge pour le piano. Si les concerts d’Alain Lefèvre (8 juillet) et de Marc-André Hamelin (30 juillet) valent assurément le détour, c’est la venue du pianiste Martin Helmchen qui constitue le sommet du festival estrien. Loué par le New York Times pour sa « noble sonorité », le musicien berlinois interprétera les Partitas nos 5 et 6 de Bach et les Nachtstücke, opus 23, de Schumann le 22 juillet à la salle Gilles-Lefebvre. Le lendemain après-midi, il jouera Brahms et Fauré avec sa femme, la violoncelliste Marie-Elisabeth Hecker, gagnante du légendaire Concours Rostropovitch en 2005.

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE L’ARTISTE

Le baryton Jean-François Lapointe

Faust dans la Vieille Capitale

Pour les amateurs de voix, c’est au Festival d’opéra de Québec, dont ce sera la première édition « normale » depuis 2019, qu’il faudra se rendre. Et ce n’est sur nul autre que le Faust de Gounod que l’organisation a arrêté son choix. Fort de ses contacts outre-mer, le baryton et directeur artistique de la compagnie, Jean-François Lapointe, a fait appel à une équipe française pour donner vie à ce jalon du répertoire lyrique qui n’a pas été donné depuis 25 ans dans la capitale. Le metteur en scène Jean-Romain Vespirini (qui a dirigé l’œuvre à l’Opéra de Paris) et le chef Victorien Vanoosten collaboreront notamment avec le ténor Thomas Bettinger (Faust) et la soprano Anne-Catherine Gillet (Marguerite).

PHOTO ULYSSE LEMERISE, ARCHIVES LA PRESSE

Le site extérieur du festival de Lanaudière, à Joliette

Un grand prêtre du baroque à Lanaudière

William Christie est probablement la plus grosse pointure classique que recevra le Québec cet été. Son ensemble Les Arts florissants, avec qui il a gravé des dizaines d’enregistrements primés, de musique baroque française entre autres, sera présent à ses côtés le 30 juillet sur la scène de l’amphithéâtre Fernand-Lindsay pour l’ode L’Allegro, Il Pensoroso ed il Moderato de Haendel, qui mettra en vedette trois chanteurs solistes issus du Jardin des Voix fondé par Christie. Deux jours plus tard, le chef états-unien dirigera une série de motets de Charpentier à la cathédrale de Joliette.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Le concert de l’OM sur le mont Royal en 2020

Retour des concerts au mont Royal

Entre leurs différentes apparitions au Festival de Lanaudière et au Domaine Forget, l’Orchestre Métropolitain et son chef Yannick Nézet-Séguin feront une pause dans la métropole pour offrir, le soir du 2 août, un concert gratuit au pied du mont Royal, une tradition maintenant bien implantée. Si plusieurs viendront d’abord pour entendre la célébrissime Symphonie no 5 de Beethoven, la Symphonie no 3 de Louise Farrenc et Aussi longtemps que la rivière coule de l’Anichinabée Barbara Assiginaak, deux œuvres jouées l’automne passé, valent certainement aussi le déplacement. Le concert débutera en outre par un extrait de l’Ouverture « Ville cosmopolite » du Montréalais Airat Ichmouratov.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Le nouveau chef de l’OSM, Rafael Payare, dirigera la Virée classique du mois d’août.

Bruce Liu à la Virée classique

L’Orchestre symphonique de Montréal revient aussi à un été plus normal avec, du 10 au 14 août, le retour de sa Virée classique, une création de Kent Nagano reprise avec enthousiasme par le nouveau chef Rafael Payare. Si le mini-festival comporte de nombreux rendez-vous dignes d’intérêt (dont un concert gratuit sur l’esplanade du Parc olympique le 10 août), le concert du 13 août à la Maison symphonique attirera sûrement davantage l’attention vu la présence du pianiste montréalais Bruce Liu, qui a remporté l’automne passé le prestigieux Concours Chopin de Varsovie. En plus de l’accompagner dans la vertigineuse Rhapsodie sur un thème de Paganini de Rachmaninov, l’OSM exécutera des œuvres du Canadien R. Murray Schafer et de Villa-Lobos sous la direction de Payare.

PHOTO YAN DOUBLET, ARCHIVES LE SOLEIL

Le pianiste Charles Richard-Hamelin au Palais Montcalm

La crème de la crème au Domaine Forget

Le long, mais superbe voyage vers le Domaine Forget de Charlevoix terminera l’été classique en beauté le 20 août avec un concert de clôture qui semble tout droit sorti d’un rêve. Sous la direction de leur chef Jonathan Cohen, les Violons du Roy interpréteront la Symphonie no 104, « Londres », de Haydn, en plus du Concerto pour piano no 20 de Mozart avec nul autre que Charles Richard-Hamelin au clavier. Pour ajouter au plaisir, trois des meilleurs chanteurs québécois actuels, Karina Gauvin, Marie-Nicole Lemieux et Jean-François Lapointe, se joindront à l’orchestre pour quelques morceaux qui restent à dévoiler.