Claudia Bouvette lancera vendredi son premier album, The Paradise Club. Mais l’autrice-compositrice-interprète de 26 ans a emprunté bien des chemins pour en arriver là, de Mixmania 2 à Big Brother Célébrités en passant par la série pour ados Jérémie.

« Depuis mes premiers souvenirs, j’ai toujours voulu être chanteuse », dit Claudia Bouvette, qu’on a connue en 2011 dans Mixmania alors qu’elle avait 15 ans. « Mais je suis quelqu’un qui se laisse porter par la vie et les surprises. Je dis souvent le butterfly effect. Tout a une influence sur tout. »

La chanteuse, qui est suivie par près de 200 000 personnes sur Instagram, est convaincue qu’elle est la somme de toutes ces expériences, que cet album arrive au bon moment et, surtout, qu’elle est « à la bonne place ».

C’est la première fois que je pense à un univers en entier : la musique, les sons, ce que je raconte, le visuel. C’est excitant d’arriver à ce moment où ça existe. Ça n’existait pas, et là, ça existe.

Claudia Bouvette

Claudia Bouvette nous reçoit dans son appartement d’Hochelaga-Maisonneuve. Elle sourit avec une certaine mélancolie lorsqu’on lui demande ce qu’évoque ce lieu qu’elle appelle le Paradise Club, son repaire depuis qu’elle y a emménagé il y a six ans avec deux amis.

« C’est notre safe space. Je suis la doyenne, la seule qui est encore là, mais tous les gens qui sont venus habiter ici sont des meilleurs amis. »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Claudia Bouvette

C’est là aussi qu’elle écrit et compose, dans un petit coin de sa chambre, et qu’elle a vécu les hauts et les bas de sa vie de jeune adulte. C’est pourquoi Paradise Club est devenu le titre de cet album qui raconte son histoire « à travers une petite déchéance amoureuse ».

« Ç’a été trois années difficiles et c’est ici que je les ai vécues, avec mon monde. »

The Paradise Club, dont la création a été un exercice thérapeutique qui lui a permis de « faire sortir le méchant, de passer à un autre appel », est le récit d’une relation toxique et de ses effets dévastateurs. Il suit bien la « courbe narrative » d’une longue descente, la perte de contrôle et d’amour propre… mais aussi la remontée et le relâchement qui ont suivi.

Voyez le clip de BBZ

« À un moment donné, tu retrouves ta lumière », explique Claudia Bouvette, qui va « full bien » maintenant.

« J’ai été prête à ce moment à faire la paix avec plein de choses, à move on. Mais ce qui a été difficile pendant ces trois années, c’est de perdre mon essence et mon estime personnelle. »

Positif

Parfois triste, souvent bad ass, The Paradise Club penche surtout du côté du plaisir et pourrait très bien être la trame sonore de l’été.

Voyez le clip de Douchebag

En s’inspirant beaucoup des sonorités des années 2000, parce qu’elle est une incurable nostalgique, Claudia Bouvette a développé sa « dream pop alternative » avec Connor Seidel (Charlotte Cardin, Matt Holubowski). Ils ont coréalisé l’album, programmé, exploré, arrangé, joué de tous les instruments, sauf pour l’ajout du batteur Max Bellavance sur quelques chansons.

Parmi tous les instruments qu’elle maîtrise, il reste que c’est sa voix, très belle, qui est son principal outil. Mais la musicienne est bien plus qu’une image et réclame, avec raison, le statut d’autrice-compositrice-interprète.

Quand on fait de la pop, et en plus quand on est une fille, les gens ont tendance à penser qu’on est un produit. Mais pour moi, c’est tellement important que la musique que je fais vienne de moi. C’est la chose la plus importante dans le processus.

Claudia Bouvette

Même s’il traite d’un sujet difficile, The Paradise Club ne représente « que du beau et du positif » pour Claudia Bouvette, qui est « super fière » de cet album dans lequel elle a vaincu sa crainte d’écrire en français.

« J’ai écouté beaucoup d’artistes québécois et français, et j’ai vu que ça peut être beau et touchant. Il fallait juste que je l’essaie. Mais ça aussi, c’est un work in progress. Tous les jours, je travaille à comprendre comment j’ai envie de dire les choses. »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Claudia Bouvette

Les deux langues continueront de cohabiter chez elle, mais pour l’instant, la chanteuse a surtout hâte de jouer ses nouvelles chansons sur scène. Elle sera de plusieurs festivals cet été et a un gros spectacle de lancement prévu le 2 juin au Studio TD (anciennement L’Astral). Elle en a d’ailleurs profité pour inviter ses amis de Mixmania, question de bien nourrir la nostalgie !

Si elle pouvait parler à la petite Claudia de 15 ans, que lui dirait-elle ? « Brace yourself ! » Elle rigole.

« Je lui dirais que tout finit par se résoudre. Qu’il y aura des choses difficiles, mais que le temps fait bien les choses. Je lui dirais aussi de travailler vraiment fort : même si tu as l’impression que c’est facile, c’est tout le travail et la rigueur que tu vas mettre dans ce que tu fais qui va faire la différence. »

The Paradise Club

Pop alternative

The Paradise Club

Claudia Bouvette

Bonsound