« C’est tellement spécial, c’est tellement magique », a dit la star dont le nom brillera sur la marquise du MTelus rien de moins que 13 soirs.

Elle n’aurait pu dire mieux.

Nous avons encensé la prestation de Charlotte Cardin l’automne dernier à Osheaga, notre collègue l’a fait peu de temps après à New York. Il aurait été étonnant qu’il en soit autrement vendredi soir pour le premier de nombreux spectacles de Charlotte Cardin au MTelus.

Une fois de plus, Charlotte Cardin a été impériale sur scène. Et une fois de plus, son spectacle avait un caractère événementiel.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

Charlotte Cardin et ses musiciens sur la scène du MTelus, vendredi soir

Il y avait une effervescence dans l’air au centre-ville de Montréal. Le Quartier des spectacles et ses restaurants étaient bondés et animés. C’était la tombée de la nuit de l’une des plus belles journées du printemps. C’était vendredi soir…

En regardant la foule du MTelus, un constat s’imposait : beaucoup des 2000 spectateurs avaient l’impression de revivre.

Seulement 8000 personnes avaient vu Charlotte Cardin au festival Osheaga en octobre dernier, et c’était manifestement trop peu pour le grand succès qu’elle connaît, puisque ses 13 spectacles au MTelus – d’ici juillet – affichent complet. À Las Vegas, on parlerait d’une résidence…

Pour un soir de première, Charlotte Cardin et ses musiciens – Mathieu Sénéchal et Benjamin Courcy – étaient parfaitement rodés sur la scène du MTelus. Il y a eu quelques pépins à la sonorisation, mais sans plus.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

Charlotte Cardin et Mathieu Sénéchal

Comme à Osheaga, le spectacle s’est ouvert avec Passive Aggressive. La batterie était bien en avant, et la foule était bruyante, si bien que lors des applaudissements, nous avons eu un regret que nous n’avions pas eu depuis des lunes, soit celui d’avoir oublié nos bouchons.

La foule était aussi extatique après la ballade Oceans. Charlotte Cardin a dit comment c’était bon de se produire à la maison. Elle a enchaîné avec l’excellente Scorpio Season, et il y avait une mer de mains en l’air pendant le refrain.

Plusieurs visages sur scène

En spectacle, Charlotte Cardin excelle dans toutes les facettes de sa personnalité pop. Elle a été viscérale sur Sad Girl, gracile sur XOXO, émouvante sur Anyone Who Loves Me, ensorcelante sur Romeo et charnelle sur Dirty Dirty, interprétée avec Zach Zoya, qui assurait la première partie.

L’artiste a expliqué qu’elle préférait se produire plusieurs soirs au MTelus plutôt qu’au Centre Bell, car on y ressent à la fois une impression de « grande foule » et de « proximité ». Nous sommes parfaitement d’accord avec elle sur ce point.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

En spectacle, Charlotte Cardin excelle dans toutes les facettes de sa personnalité pop.

A suivi un segment plus intime où sa voix était en valeur. Elle a notamment interprété seule à la guitare Sun Goes Down (Buddy). « La chanson plus personnelle de l’album Phoenix », a indiqué Charlotte Cardin à la foule. Une ballade où elle tend la main à un ami qui vit une période difficile.

Des enfants, des couples, des baby-boomers…

Les 13 spectacles complets de Charlotte Cardin au MTelus devaient avoir lieu en janvier, mais ils ont été reportés à cause de vous savez quoi… Il était impressionnant de constater à quel point la foule devant elle était de tous les âges et de tous les styles. Rarement a-t-on même vu cela… C’est signe que Charlotte Cardin fait l’unanimité.

Chose certaine, la star de la soirée méritait la bouteille de champagne qu’elle a ouvert au rappel avec ses musiciens et les membres de son équipe pour souligner le premier anniversaire de Phoenix, son premier album officiel (grâce auquel elle récolte six nominations au prochain Gala des Prix Junos, soit plus que Justin Bieber et The Weeknd).

Quelle dernière année… et quel premier de 13 soirs au MTelus.

Alors que nous écrivons ces dernières lignes, les spectateurs sortent du MTelus les yeux brillants, comblés et heureux.

L’impression de revivre, disait-on.