Quatre années se sont écoulées depuis le très bon album Premier juin, qui nous a fait rencontrer officiellement Lydia Képinski. Voilà que l’auteure-compositrice-interprète nous raconte ce qui s’est passé « depuis ». La chronique de ses états d’âme est plus rythmée, toujours aussi intense, d’un mordant sans retenue.

La pièce-titre, en ouverture de l’album, donne le ton : on entend encore distinctement cette pop unique que nous proposait Képinski à ses débuts, mais on est aussi prévenus que cette odyssée musicale sera tout autre.

Le disco rythme L’imposture, récit commun, mais non moins intéressant, de ce sentiment de ne pas mériter ce que l’on a. On danse et on se lamente en même temps, cocktail toujours satisfaisant lorsqu’il est bien dosé. Le disco teinte d’ailleurs ce disque (et sa pochette) d’une judicieuse façon, le plus souvent avec subtilité, et surtout sans qu’une impression de pastiche gâche tout.

Déjà après quelques pièces, on est de nouveau envoûtés pour la voix de Lydia Képinski, singulière oscillation entre un ton chanté et parlé, toujours agréable, même lorsqu’elle ne fait pas ce qu’on attend d’elle. Sur Depuis, la musicienne surprend dans l’utilisation de son principal instrument (sur la très belle Saison des huîtres, par exemple), comme elle le fait sur le plan des instrumentations. Cette qualité, que l’on pourrait comparer à la brillantissime Klô Pelgag, est un des grands atouts de l’œuvre que propose Képinski.

La Montréalaise s’affirme dans la géniale et ludique MTL me déteste, parue il y a quelques mois déjà comme premier simple. Puis elle raconte dans la lugubre mais hâtive Deux jours l’histoire qui semble si vraie d’un amour volatil (les extraits vocaux aux débuts à la fin renforçant ce réalisme).

Anthony, magnifique, ramène le tempo à une lente lamentation. On est dans des montagnes russes, tantôt emportés par les rythmes fous et dansants, tantôt bercés par les douces mélodies. La plume de Képinski suit également cette courbe toujours changeante. Parfois très littéraire, aux références historiques, elle devient d’autres fois truffée de jeux de mots et amusante. Qu’il soit question de désir, de solitude, d’amour déchu ou de la réalité d’être artiste, Lydia Képinski est plus convaincante que jamais.

0:00
 
0:00
 
Depuis

Pop alternative

Depuis

Lydia Képinski

Chivi Chivi

7/10