Les suppliques des fans de Vulgaires Machins, qui se sentaient tous comme des briques, auront enfin été entendues. Douze ans après la parution de son dernier album de chansons originales, la formation phare du punk québécois renoue avec ses amplis sur Je lève mon verre, premier extrait de Disruption, septième album attendu pour octobre prochain.

« Je lève mon verre/à la santé de l’amour », proclament de leurs inoubliables voix emmêlées Guillaume Beauregard et Marie-Eve Roy, après avoir énuméré de qui ils se solidarisent : les pauvres, les drogués, les préposés aux bénéficiaires, les détenus, les prostitués, les professeurs, les aînés, les artistes, « ceux qui mettent des haut-parleurs sur leur bicycle ». La gratitude aura rarement autant été un acte de résistance que dans cette poignante ode à tous ceux et celles dont l’existence a été précarisée par la pandémie, les mêmes au nom de qui les Vulgaires prennent fait et cause depuis plus d’un quart de siècle.

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Entré en dormance en 2014, le groupe n’aura interrompu sa retraite qu’à trois reprises, à l’occasion notamment de spectacles au Rockfest en 2016, puis aux Francos en 2019. Guillaume Beauregard a révélé son affection pour l’americana sur D’étoiles, de pluie et de cendres en 2014 et Disparition en 2018. Quant à Marie-Eve Roy, elle a lancé Bleu Nelson en 2016 et Multicolore en 2019, de doux albums teintés de dream pop.

Toujours complété par Maxime Beauregard à la basse, et désormais par Pat Sayers à la batterie, Vulgaires Machins compte parmi son catalogue certains chefs-d’œuvre du rock québécois, dont Compter les corps (2006). Les vétérans ont récemment annoncé une tournée québécoise de six dates (avec Anti-Flag) en novembre prochain, autant d’occasions d’à notre tour lever notre verre à leur résurrection.

Lisez l’entrevue « Quand Vulgaire Machins disait bonjour à l’anarchie »