Après un premier album paru en 2021 qui s’est attiré des critiques dithyrambiques dans la presse spécialisée et une nomination au prestigieux Mercury Prize en 2021, les jeunots du septuor londonien Black Country, New Road remettaient ça vendredi, avec l’arrivée d’Ants From Up There.

Le buzz qui accompagne l’arrivée de ce nouvel opus bourdonnait depuis des semaines déjà : les écoutes à l’automne dernier des simples Chaos Space Marine (pompeux, festif et dansant), Bread Song (folk émotif, ambiance noire) et Concorde (alt rock typé du début des années 2000) ont ainsi soulevé l’enthousiasme des amateurs de post-punk.

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Mais voilà que le rayonnement est devenu crépusculaire il y a quelques jours, alors que le leader de la formation, le chanteur à la voix brisée Isaac Wood, « triste et effrayé » par toute cette attention médiatique, a annoncé son départ. Le groupe a, lui, annoncé que tous les spectacles étaient annulés – dont celui à Montréal, le 26 février – et a indiqué qu’il poursuivait tout de même ses activités, ayant « commencé à travailler sur de nouvelles pièces ».

On écoute donc cet Ants From Up There avec l’impression de parler d’un objet déjà obsolète. Et c’est dommage. Le soin porté à la construction du mur musical (les percussions sur Snow Globes !) et le choix des instruments utilisés (le piano, la flûte traversière, le saxophone sur The Place Where He Inserted the Blade !), combinés aux textes sensibles d’Isaac Wood, ainsi qu’à cet amour bien audible pour le jazz (clarinette et piano sur Mark’s Theme), la pop et le rock alternatif (comment ne pas penser à Arcade Fire sur Good Will Hunting ?)… Cet ensemble de 10 morceaux est magistral.

Espérons que les membres de Black Country, New Road poursuivront leur route, malgré tout. Pour eux. Et pour nous.

Ants From Up There

Post punk

Ants From Up There

Black Country New Road

Ninja Tune

8/10