Il se passe une chose de rare sur Incarnat, septième album de chansons originales d’Ariane Moffatt. Deux décennies après Aquanaute, elle possède toujours la même voix de gamine. Or, son chant, son jeu et ses chansons dégagent quelque chose de neuf qu’on pourrait appeler de la maturité, dans tout ce que ça peut signifier de beau et de noble.

Ce n’est pas une question d’âge. Plutôt une affaire de cheminement intérieur et de maîtrise de son art qui transpire partout dans cet album délicat, plein d’une assurance assez forte pour afficher sa sensibilité à fleur de peau.

Incarnat, malgré son titre inusité, ne court pas derrière les effets de style. Ariane Moffatt, qu’on retrouve surtout au piano, ne cherche à épater personne. Elle cherche à allier beauté et vérité. Ce qu’elle trouve dans la simplicité d’une chanson comme Espoir, ou dans le romantisme épique de Jamais trop tard, duo bilingue avec Lou Doillon.

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Il y a un peu tout ce qu’Ariane Moffatt sait bien faire ici : mariage de sonorités acoustiques et électroniques, ballades délicates, romantisme moelleux et passages nuageux. Et pourtant, rien de ce qui fait d’Incarnat un beau disque ne tient à cela.

C’est ce je ne sais quoi qui émane d’Ariane Moffatt qui transcende tout ça. Ce qui vibre dans sa voix – elle n’a jamais si bien chanté. Cet abandon qu’on sent partout. Ce sentiment fort que rien, ici, n’est surfait. Qu’elle touche tout au long à la beauté qu’elle dit chercher dès la première chanson.

IMAGE FOURNIE PAR SIMONE RECORDS

Pochette de l’album Incarnat, d’Ariane Moffatt

Pop
Incarnat
Ariane Moffatt
Simone Records
★★★★