(Toronto) La première place du pianiste montréalais Bruce Xiaoyu Liu au 18e Concours international de piano Chopin est une victoire qui sera en quelque sorte partagée par les plus prestigieuses écoles de musique du Québec, a suggéré l’un de ses pairs.

Charles Richard-Hamelin, qui vit à Montréal et a remporté le deuxième prix de l’édition 2015 du concours de Varsovie, affirme que les pianistes de la métropole québécoise attireront certainement davantage l’attention à la suite de cette distinction suprême.

« Nous sommes sur une bonne lancée — il se passe quelque chose à Montréal », a déclaré le musicien de 32 ans dans une entrevue depuis son domicile dans la métropole.

« C’est une réussite pour Bruce, bien sûr, mais c’est une réussite pour nos institutions ici. Nous avons tous les deux été presque entièrement formés à Montréal », a-t-il souligné.

Bruce Xiaoyu Liu, âgé de 24 ans, a été nommé jeudi récipiendaire du prix de 40 000 euros (57 500 $ CA), une reconnaissance qui élève instantanément son statut dans la communauté musicale et l’enverra se produire dans des pays du monde entier.

« Juste le deuxième prix était une affaire assez importante pour changer ma vie, alors je peux imaginer ce que Bruce traverse », a déclaré Charles Richard-Hamelin.

Entre les deux pianistes, il y a une différence d’âge de huit ans, mais Charles Richard-Hamelin dit qu’il connaît Bruce Xiaoyu Liu depuis un certain temps. Ils se sont affronté deux fois, a-t-il souligné, Liu ayant eu le dessus la première fois et Richard-Hamelin s’étant imposé la deuxième fois.

Il a indiqué qu’ils avaient un peu perdu contact, et qu’il avait été impressionné par sa progression en le voyant au concours.

Il a parlé de l’un des pianistes les plus impressionnants qu’il lui a été donné de voir.

Bruce Xiaoyu Liu, qui est né à Paris avant de déménager au Canada, est diplômé du Conservatoire de musique de Montréal où il a étudié avec Richard Raymond pendant une grande partie de sa jeunesse.

Le duo s’est rencontré pour la première fois lorsque Liu, alors adolescent, a approché Richard Raymond pour lui demander d’étudier en privé sous sa direction.

Ayant déjà son assiette pleine de tâches d’enseignement au conservatoire, Richard Raymond a déclaré avoir dit à Liu qu’il ne pouvait pas assumer une telle responsabilité. Pourtant, dans les jours qui ont suivi, il a déclaré qu’il ne pouvait pas se sortir de la tête le niveau de contrôle « étonnant » dont Liu avait fait preuve à son jeune âge au piano.

« Je me suis dit, je dois aller chercher ce garçon », se souvient Richard Raymond.

« Alors j’ai repris contact avec lui et je l’ai convaincu de venir à l’école et c’est comme ça que ça a commencé. »

Liu a ensuite étudié à l’Université de Montréal où il a travaillé avec Dang Thai Son, un autre lauréat du premier prix du concours Chopin en 1980.

Richard Raymond a confié qu’il avait hâte de faire une accolade à Liu à son retour à Montréal et de partager quelques mots sur son grand accomplissement.

« Parfois, vous enseignez à des jeunes très talentueux, mais vous ne savez pas jusqu’où ils vont aller », a-t-il souligné.

« Mais dans ce cas, cela a fonctionné, alors quand cela arrive, nous devons célébrer. »