Après Barcelone et Paris, ce sera au tour de la ville de Québec d’accueillir des milliers de spectateurs pour un concert-test. Celui-ci aura lieu en septembre dans la région de la Capitale-Nationale, sous la supervision de chercheurs de l’Université Laval.

Le gouvernement du Québec évalue que la tenue de ce « spectacle historique » coûtera de 2 à 3 millions. Ce concert constitue un « pas immense vers la réalisation d’évènements sécuritaires », a déclaré la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, lundi après-midi.

Toutes les informations seront dévoilées dans les prochaines semaines, car l’équipe de scientifiques s’active en ce moment à définir les paramètres du protocole de recherche qui sera mis en place, c’est-à-dire le groupe d’âge visé, si les spectateurs seront masqués ou non et s’ils devront présenter un passeport vaccinal pour y assister, entre autres.

Par ailleurs, selon la situation épidémiologique et la progression des variants, le concert pourrait ne pas avoir lieu. Ce sera à la Santé publique de donner son aval, a précisé la ministre Proulx.

Si les autorités le permettent, le Québec pourrait devenir la première province canadienne à réunir 20 000 spectateurs.

Il y aurait deux concerts, soit l’un réunissant 5000 personnes en salle et l’autre regroupant 20 000 personnes à l’extérieur. Une opération que la rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours, qualifie d’« ambitieuse ». L’établissement universitaire a été mandaté par Québec pour élaborer un protocole de recherche adapté à ce type d’expérience.

Collaboration française

Un évènement semblable a eu lieu en mars à Barcelone. Les résultats de l’expérience clinique n’avaient décelé « aucun signe de contagion » parmi les 5000 participants masqués, réunis sans mesures de distanciation physique.

La France a aussi tenté une expérience similaire à la fin de mai, alors que 5000 personnes étaient réunies pour un concert du groupe Indochine. Le syndicat français Prodiss, qui a mis sur pied le spectacle-test à Paris, collaborera avec Québec. Cette collaboration favorisera l’échange d’informations et de constats que Prodiss a tirés de l’expérience du printemps dernier, « ce qui va nous permettre d’aller encore plus loin », a indiqué la ministre Proulx.

En plus de données sur le risque possible de contagion, les chercheurs de l’Université Laval veulent se pencher sur des questions sociétales telles que la crainte, la fébrilité ou la joie qui peuvent habiter les participants à ce premier spectacle d’envergure à l’ère pandémique.

Qui pourra y assister ?

Avec ou sans masque ? Avec ou sans mesures de distanciation physique ? Une preuve vaccinale sera-t-elle requise ou non ? Quel groupe d’âge pourra participer au concert ?

Pour l’heure, pas moyen de le savoir. Mais toutes ces questions trouveront des réponses dans le protocole de recherche, dont « les détails seront communiqués dans les prochaines semaines », a indiqué le ministère du Tourisme. Ce protocole sera d’abord soumis à un comité d’éthique, puis révisé par la Santé publique et la direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale.

Quant à la tête d’affiche du concert et la date à laquelle il aura lieu, Québec fera une annonce dans les semaines à venir. Seule certitude, ce concert sera gratuit, assure le ministère du Tourisme.