Habitué d’un rock aux aspirations poétiques, Arman Méliès clôt avec cet album une trilogie « américaine » amorcée l’an dernier avec Roden Crater et Basquiat’s Black Kingdom. Laurel Canyon, c’est son fantasme californien : le titre du disque fait référence au quartier de Los Angeles associé à l’émergence du folk-rock et entre autres à des artistes comme Neil Young, The Byrds et Joni Mitchell.

La manière du rockeur français demeure élégante. Il développe des ambiances et des arrangements le plus souvent feutrés sur lesquels il pose son chant habité, mélange de dévotion et de pose de poète. On songe parfois au grand Bashung (à la fin de Modesta), parfois au maniérisme agaçant d’un Julien Doré…

Arman Méliès est un arrangeur doué. Qu’il glisse des nappes d’effets électroniques ou un solo de saxo dans un morceau, c’est toujours fait avec finesse. Sa plume aussi est sertie de jolies trouvailles. Son rock garde par contre quelque chose d’un peu froid, plombé par le chant monotone du rockeur, même s’il tente d’y insuffler de la ferveur.

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Son Laurel Canyon, qui rappelle aussi en mémoire le voyage américain d’un autre auteur-compositeur-interprète français, Mustango de Jean-Louis Murat, s’avère au final un objet rock poétique très cérébral. Assez loin, en somme, de la scène musicale que son titre évoque.

IMAGE FOURNIE PAR ROYAL BOURBON

Laurel Canyon, d'Arman Méliès

Rock
Laurel Canyon
Arman Méliès
Royal Bourbon/Modulor Records
Trois étoiles