(New York) Le pianiste américain de jazz Keith Jarrett ne pourra sans doute plus jamais se produire en concert, partiellement paralysé par deux AVC, explique-t-il dans un entretien publié mercredi par le New York Times.

« Mon côté gauche est toujours en partie paralysé », explique, pour la première fois, le musicien de 75 ans, après deux accidents vasculaires cérébraux intervenus en février et mai 2018.

« On me dit que le maximum que je pourrais récupérer de ma main gauche, c’est la capacité de tenir un verre », se désole-t-il.

Depuis, il ne s’est mis que de rares fois au piano, jouant de la main droite uniquement.

« Je ne sais pas à quoi est censé ressembler mon avenir », a-t-il confié au New York Times. « Je ne me considère pas comme un pianiste aujourd’hui. »

> Consultez l’article du New York Times

Légende du jazz, Keith Jarrett a été à l’avant-garde du mouvement dès le début des années 60, et a collaboré avec des artistes de référence comme Miles Davis, Art Blakey ou Jack DeJohnette.

Son travail autour de l’improvisation l’a mené jusqu’à donner des concerts solo totalement improvisés, qui ont largement contribué à sa réputation de virtuose génial.

« J’ai le sentiment que je suis le John Coltrane des pianistes », a-t-il dit au New York Times, se plaçant au niveau du monstre du saxophone.

Ce qui sera peut-être le dernier concert de Keith Jarrett remonte à février 2017, au Carnegie Hall de New York.

S’il a enregistré plusieurs albums en studio, le natif d’Allentown en Pennsylvanie est surtout connu pour ses concerts, son jeu au son limpide et ses mimiques, notamment sa tête exagérément penchée sur le piano.

« Aujourd’hui, je ne peux même pas en parler », dit-il au sujet de la possible fin de sa carrière scénique.