On a connu Laurence Hélie au début des années 2010, chantant en français un country-folk de grande qualité. Complètement transformée, l’autrice-compositrice-interprète est de retour plusieurs années plus tard sous le nom d’artiste de Mirabelle, et propose maintenant une pop alternative en anglais — la langue dans laquelle elle a appris à chanter —, mais de tout aussi haut niveau.
Dans Late Bloomer, on retrouve évidemment la voix très juste et profonde de la chanteuse, avec peut-être une couche d’émotion de plus —, mais c’est à peu près tout ce qui la rattache à son passé dans cet album de 10 chansons qu’elle a coréalisé avec Warren C. Spicer (Plants and Animals).
Loin de la guitare et des arrangements plus pop-rock, l’épais tapis de synthés analogiques opérés par Christophe Lamarche-Ledoux, les sons répétitifs qui graduent par demi-tons, l’enrobage électro qui rappelle les années 90, ainsi que les basses très basses, créent ici une ambiance légèrement angoissante, une tension qui étrangement permet aux chansons de s’envoler.
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IMAGE TIRÉE DU WEB
Pochette de l’album Late Bloomer, de Mirabelle
Le tout sied bien à la poésie mystérieuse aux relents d’adolescence de Mirabelle, à sa mélancolie assumée et à ses mélodies atypiques : on est ici dans un monde onirique, enveloppant et extrêmement riche, et c’est un bonheur d’y entrer, même si c’est plus triste ou douloureux par moments. Comme la vie.
★★★½
Pop alternative. Late Bloomer. Mirabelle. Simone Records.