(Paris) La justice française dira le 25 mars si elle approuve une demande de remise à la Belgique de la chanteuse malienne Rokia Traoré, écrouée en France après un mandat d’arrêt européen lié à un litige sur la garde de sa fille, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a examiné mercredi cette demande formulée par la justice belge, et mis sa décision en délibéré. L’avocat de Mme Traoré, Me Kenneth Feliho, était injoignable mercredi après-midi.

La célèbre chanteuse malienne a été arrêtée le 10 mars à l’aéroport parisien de Roissy à sa descente d’un avion en provenance de Bamako, et écrouée.

Elle était visée par un mandat d’arrêt européen émis par un juge d’instruction de Bruxelles, a confirmé à l’AFP le parquet de la capitale belge, sans autre précision.

Selon des déclarations de Me Feliho vendredi, ce mandat la visait pour « enlèvement, séquestration et prise d’otage », et découle du non-respect d’un jugement rendu fin 2019 exigeant de Mme Traoré la remise de sa fille de 5 ans à son père belge, dont Rokia Traoré est séparée.

La chanteuse conteste depuis le début la décision de la justice belge de confier la garde exclusive de l’enfant à son père, selon Me Feliho. Elle a interjeté appel du jugement de première instance.

Rokia Traoré, chanteuse et guitariste, est aussi connue pour son engagement en faveur des réfugiés et pour avoir été nommée en 2016 ambassadrice de bonne volonté par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

« Elle allait à Paris pour prendre ensuite un train pour son audience d’appel à Bruxelles, mais aussi dans le cadre d’une mission des affaires culturelles maliennes pour laquelle elle avait un passeport diplomatique », avait protesté vendredi son avocat.

Samedi, le gouvernement malien a exprimé « sa solidarité » à la chanteuse et confirmé qu’elle était titulaire d’un passeport diplomatique malien.