Les auteurs-compositeurs-interprètes savent tout le travail que requiert la composition d'une mélodie et de paroles à la hauteur de ce qu'ils ressentent. Ils sont donc bien placés pour identifier les plus grands standards et expliquer pourquoi ils auraient aimé en être les créateurs.

Le choix de Stéphanie Boulay

Une sorcière comme les autres d'Anne Sylvestre

La chanteuse croit qu'elle va passer toute sa vie à essayer d'atteindre le niveau de vérité, de poésie et d'engagement ressenti dans la chanson d'Anne Sylvestre. « Il y a là-dedans quelque chose de grand et d'immense qui me fait frissonner et pleurer chaque fois », explique-t-elle. Stéphanie Boulay considère que la chanson n'a pas pris une ride, même si elle a aujourd'hui plus de 40 ans. « Elle est, à mon sens, du calibre des grands classiques de la chanson française. Cette chanson est tellement sous-estimée. Elle n'a jamais reçu la reconnaissance qu'elle mérite. »

Photo Hugo-Sebastien AUBERT, archives La Presse

Stéphanie Boulay estime que la chanson d'Anne Sylvestre n'a pas pris une ride.

Le choix de Philippe Brach

Chanson noire d'Harmonium

Texte et musique ne font qu'un dans cette composition parue dans L'Heptade. « Chaque fois que je l'écoute, ça me transporte, et je l'ai écoutée 450 millions de fois », s'exclame Philippe Brach. Parsemée d'images à propos d'un homme au bout du rouleau qui retourne en lui-même avant de tendre la main vers l'autre, la chanson a été découverte par le chanteur quand il avait 11 ans. « C'était à l'époque où je découvrais la musique des années 60 et 70. Ça m'avait chamboulé musicalement et émotivement, et c'est ce dans quoi je puise encore aujourd'hui pour créer. »

Photo Marco Campanozzi, archives La Presse

Philippe Brach

Le choix d'Ingrid St-Pierre

L'amitié de Françoise Hardy

À quelques jours de lancer son quatrième album, Petite plage, la créatrice raconte que l'oeuvre de la célèbre chanteuse française occupe une place spéciale dans son coeur. « C'est la berceuse réconfortante dans ma vie d'enfant, dit-elle. Pour sa douceur à fleur de peau, la grande beauté du texte et de la mélodie, j'aurais adoré pouvoir l'écrire. » Elle en parle comme d'une chanson phare dans sa vie. « C'est un peu comme ma maison : je l'habite encore lors des moments où j'ai besoin de m'ancrer un peu. »

Photo Olivier PontBriand, archives La Presse

Ingrid St-Pierre

Le choix de Patrice Michaud

Écoute pas ça de Jean-Pierre Ferland

Le lauréat du Félix de la chanson de l'année en 2017 pour Kamikaze affectionne tout particulièrement Écoute pas ça, qui fut offerte au public en 1995. « C'est une très grande chanson, ma préférée de Ferland », affirme-t-il. Il dit avoir été séduit tant pour son texte que pour sa musique. « Pour le sentiment amoureux qui l'habite et la manière dont l'auteur arrive à le décrire, souligne-t-il. Et pour les passages du mode mineur à l'ouverture en majeur qui s'accordent parfaitement à la célébration poétique de l'être aimé. »

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, archives la presse

Patrice Michaud

Le choix de Laurence Jabert

Si Dieu existe de Claude Dubois

L'auteure-compositrice-interprète a su dès les premiers accords et les premières sonorités des arrangements de la chanson de Dubois qu'elle allait vivre et entendre quelque chose de grand. « C'est une chanson qui arrête le temps, un moment de grâce. » Elle ajoute que le texte fait résonner quelque chose de bien personnel. « Puisque je suis passée à un cheveu de la mort à un moment donné, j'ai aussi vécu ce qu'il décrit. » Quand elle l'a chantée en public, elle a tout de suite senti son effet. « Cette chanson fait du bien aux gens. »

Photo Marco Campanozzi, archives La Presse

Laurence Jalbert