Membre des irrésistibles Sons of Kemet et donc lié de près à cette nouvelle scène du jazz londonien qui recrute au sein d’une nouvelle génération de mélomanes, le tubiste et compositeur Theon Cross suggère Fyah en tant que leader.

Fondé sur un trio qu’il constitue avec le batteur Moses Boyd et le saxophoniste Nubya Garcia, Cross met de l’avant un jazz à la fois simple, brut et singulier, fondé sur un groove inspiré du grime afro-britannique, du funk néo-orléanais, de l’afrobeat nigérian et autres sonorités afro-caribéennes.

Tracées par l’excellent tubiste, les lignes de basse sont d’une étonnante fluidité. Tuba or not tuba ? Tuba ! Avec la batterie, l’instrument forme un puissant tout que surplombe le saxo ténor avec éloquence.

Il est ici essentiellement question de groove émaillé de thèmes mélodiques peu complexes, mais les qualités rythmiques et les ornements texturaux compensent largement la ténuité mélodico-harmonique. Les choses se complexifient toutefois lorsque des collaborateurs se joignent à l’exercice — Wayne Francis (Ahnansé), saxophone ténor ; Artie Zaitz, guitare électrique ; Tim Doyle, percussions ; Nathaniel Cross, trombone. Voilà un must dont se régaleront les fans des Moon Hooch, Sons of Kemet et autres Too Many Zooz.

À l’Astral, le 1er juillet, à 22 h

IMAGE FOURNIE PAR GEARBOX

Fyah, de Theon Cross

★★★★ JAZZ. Fyah. Theon Cross. Gearbox.

Extraits de l’album sur Bandcamp