Rufus et Martha Wainwright reviennent présenter leur spectacle Noël Nights en famille, une tradition depuis 2005. S'ils ont souvent donné ce spectacle dans d'autres villes, chanter Noël à Montréal reste pour les deux enfants de Kate McGarrigle une sorte de retour aux sources.

«C'est important de me souvenir d'où je viens et de rétablir que c'est ma maison, dit Rufus Wainwright, qui vit maintenant en Californie. Et il n'y a pas de meilleur moyen de le faire qu'avec le show de Noël.»

Hier, au MTELUS, avait lieu la première répétition avant les deux spectacles de demain et samedi. Dans les loges, les deux artistes retrouvaient avec plaisir leur tante Anna, ainsi que leurs cousins et amis qui participeront au spectacle avec eux. Tout le monde s'embrasse et discute. Là un bébé pleure, ici une petite fille court d'un bord à l'autre d'une table.

«On fait ce show d'abord pour se retrouver. Voir les enfants de chacun, garder les liens, constater qu'on est en santé et que tout le monde est heureux. La vie est précieuse, je m'en rends compte de plus en plus, et c'est vraiment réjouissant d'être ensemble», explique Rufus Wainwright.

Rufus est venu moins souvent au Québec ces dernières années. Mais Martha s'est réinstallée à Montréal. C'est elle qui a demandé à Tire le coyote, Elisapie et Safia Nolin de se joindre à leur famille musicale.

«On retrouve Michel Rivard, Patrick Watson et Ariane Moffatt, dit Martha Wainwright. Mais en étant davantage au Québec, j'ai rencontré et appris à connaître plein de nouveaux artistes. J'ai voulu inviter la nouvelle génération.» 

L'ajout d'invités est ce qui a le plus changé depuis que sa mère Kate a eu l'idée de créer ce spectacle de Noël, après la sortie du disque The McGarrigle Christmas Hour en 2005. Mais comme dans tout ce qu'ils font, les Wainwright ne se sentent pas obligés de chanter ensemble chaque année. «Parfois, on est trop occupés, précise Martha. Alors on ne le fait pas systématiquement, et pas systématiquement à Montréal non plus. Mais quand on y revient, c'est comme la maison mère.»

En effet, le spectacle de Noël des Wainwright n'a pas eu lieu à Montréal depuis deux ans. «On l'a fait ailleurs au cours des dernières années, à New York, à San Francisco. L'an prochain, ce sera le 10e anniversaire de notre prestation au Royal Albert Hall, à Londres, alors on va y retourner.»

En répétition hier, on pouvait voir le frère et la soeur se mêler aux choeurs, donner des indications aux musiciens et discuter. «C'est devenu quelque chose qui n'est pas son histoire ou mon histoire, dit Martha. Rufus est une grande vedette, mais dans ces situations, tout le monde sur la scène est important.»

Une trentaine de chansons seront interprétées pendant ce spectacle. «Des chansons de Noël, mais aussi qui parlent d'hiver, de lumière...», dit Martha Wainwright. Les profits iront à la Fondation Kate McGarrigle pour la recherche sur le cancer.

Leurs projets

Martha Wainwright songe à ouvrir une petite salle de spectacle à Montréal, question de s'ancrer davantage dans la ville. «J'ai déjà trouvé le bâtiment, j'aimerais ouvrir un centre culturel avec un café, quelque chose de pas trop grand pour faire de la musique, inviter des amis, créer.»

Rufus Wainwright, lui, célébrait cette année les 20 ans de son premier album. La tournée soulignant cet anniversaire - «Nous faisons plusieurs chansons du premier, et Poses au complet» - se terminera d'ailleurs en mai, à Montréal. Il continuera ensuite à travailler sur son nouvel album pop, qui devrait sortir en 2020.

«Je voudrais aussi faire un disque tout en français. Pas tout de suite, mais après mon album pop et la tournée, c'est ce que j'aimerais. Trouver un auteur pour les paroles et écrire la musique.»

Ses 20 années de carrière se sont-elles déroulées trop vite? «Oui. Pourtant, j'ai plein de souvenirs d'avoir été frustré parce que ça allait trop lentement. D'être insatisfait, d'avoir peur que ça ne marche pas. Jamais je n'aurais pu dire que ça passerait aussi rapidement.»

Noël Nights en famille, au MTELUS demain et samedi.