Lydia Képinski s'est affirmée comme une des figures de proue de la musique indie francophone, cette année, avec Premier juin, un premier album plein d'ambition lancé... le 1er juin, le jour de son anniversaire.

Il y a le disque, finement réalisé par Blaise Borboën-Léonard, où Lydia Képinski déploie sans compromis un univers sombre et torturé qui n'a peur ni de la pop ni des expérimentations. Il y a l'artiste décomplexée à l'ironie très milléniale et à la répartie cinglante. Il y a la poétesse rock qui manie les mots sans se gêner, inspirée autant par Sol et Richard Desjardins que par la poésie médiévale. Et il y a la performeuse qui essaie des concepts, tels que son spectacle Sadenight, qu'elle a donné un soir de septembre à minuit au cinéma L'amour dans le cadre de POP Montréal.

C'est d'ailleurs lors de ce spectacle que Lydia Képinski a vécu ses plus grandes émotions cette année. «Quand les spectateurs se sont tous levés en même temps pendant le refrain de Maïa, c'était juste fou. On se disait: on va mourir», nous a raconté plus tôt à l'automne la chanteuse, qui était en nomination à l'ADISQ dans la catégorie Révélation de l'année, mais aussi pour l'Album alternatif et le Choix de la critique.

Quel est le bilan de son année? Comme elle est en France en ce moment pour présenter un spectacle, elle nous a répondu par courriel: «2018, pour moi, c'est la redéfinition de l'univers des possibles. La réception de mon projet me permet aujourd'hui de nourrir des ambitions nouvelles qui se concrétiseront, j'en suis certaine. En ce moment, je suis en France pour y présenter mon spectacle, j'attendais ce moment depuis un bon trois ans, j'y rêvais depuis encore plus longtemps. 2018 m'a donné une accolade vers un infini positif et je n'ai pas peur de la suite.»

Son coup de coeur culturel de l'année

«FUUDGE pour l'ensemble de l'oeuvre: les deux EP et l'album qui est sorti à l'automne [Les Matricides]. C'est le meilleur rockqueb que j'ai entendu de toute ma vie, si on exclut Malajube.»