Le chanteur, guitariste et bluesman Bob Walsh est mort. Il avait 68 ans. Le décès a été confirmé mardi soir par sa firme de relations de presse. «C'est avec énormément de tristesse que nous annonçons le décès de Bob Walsh, ce 15 novembre 2016 à l'hôpital Notre-Dame. Bob s'est éteint des suites d'un arrêt cardiaque subit le samedi 5 novembre dernier», peut-on lire sur la page Facebook de SIX Media Marketing.

Né à Québec, quartier Montcalm, en 1947, Bob Walsh a étudié en anglais et a pratiqué bien des métiers (commis dans une laiterie, garçon d'ascenseur au Château Frontenac, manoeuvre sur un pétrolier, etc.) avant de faire de la musique son gagne-pain.

Selon le site Québec Info Musique (qim.com), il a fait ses premiers pas dans un orchestre de danse, le Blues Boys Band, avant d'entreprendre une carrière solo. Des bars et autres scènes de la ville de Québec où il fait ses premières prestations, Walsh a peu à peu migré vers ceux de Montréal, tels le Quai des brumes et L'air du temps, dans les années 1980.

C'est aussi durant cette décennie qu'il foule pour la première fois les planches du Festival international de jazz de Montréal. Il deviendra un des artistes assidus de cet événement annuel avec plus d'une dizaine d'apparitions dont celle du 25e anniversaire du FIJM en 2004 avec Dawn Tyler Watson et son vieux complice Guy Bélanger.

L'homme participe aussi à toutes sortes de projets, événements et festivals. Il travaille avec différents musiciens et bands, tout au long de ces années. Il interprète même des pièces dans trois films d'Yves Simoneau : Dernier voyage, Les yeux rouges et Pouvoir intime.

Les albums

L'année 1996 marque un tournant dans la carrière de Bob Walsh car il enregistre alors un premier album. Ce sera pour lui le début d'un temps nouveau. Car entre 1996 et 2015, il enregistrera dix autres albums dont A Canadian Blues Rendez-Vous, Bob Walsh et le quatuor à cordes Allard, Unforgettable Songs et le plus récent, After the Storm, sorti en 2015.

Le titre faisait par la bande référence aux ennuis de santé qu'avait alors connu - et surmonté - le chanteur et guitariste. En 2013, un triple pontage coronarien, auquel ont suivi deux autres opérations par suites de complications, l'a tenu à l'écart de la scène et des micros pendant de longs mois.

Ses ennuis de santé l'avaient alors amené à voir son travail autrement. «Les chansons prennent une autre valeur. Les mots prennent une autre profondeur. Les mélodies prennent une autre erre d'aller. Ça m'a inspiré à aller ailleurs», disait-il le 26 avril 2015 dans une entrevue au quotidien Le Soleil.

Plusieurs fois, au cours de sa carrière, l'homme a connu des problèmes de santé. Il n'a pas non plus fait mystère sur ses problèmes de consommation. Au tournant des années 2000 cependant, il avait mis cette période derrière lui. Sa compagne Maddy voyait à ce qu'il vive une vie équilibrée.

Et Walsh, solide face à la tempête, s'est relevé plus d'une fois.

Le 30 novembre 2003, à la veille de sortir d'un séjour à l'hôpital, il disait à notre collègue Nathalie Petrowski : «Ce n'est pas une opération qui va m'empêcher de chanter. Même si on me coupait la jambe, je chanterais et je danserais pareil. J'en ai vu d'autres. J'ai fait cinq, six dépressions, j'ai eu des traitements de choc, je suis rentré et sorti de Robert-Giffard à Québec je ne sais plus combien de fois. J'y rentrais à cause de la musique mais j'en sortais aussi à cause de la musique, alors je ne m'énerve pas avec ça.»

Après avoir aussi flirté avec le jazz, il était particulièrement fier de son dernier opus et notamment de la chanson éponyme After the Storm, composée pour Maddy.

Réactions dans le monde politique

«Le blues québécois a perdu aujourd'hui une de ses figures mythiques», a écrit le premier ministre Philippe Couillard sur son compte Twitter.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, a pour sa part annoncé que les drapeaux de l'hôtel de ville seraient mis en berne pour honorer «l'un de nos plus grands bluesman québécois».