La légendaire mais défunte chanteuse de jazz Billie Holiday va revenir sur scène à New York dans un spectacle réalisé par hologrammes, qui reproduiront son image en trois dimensions.

Le théâtre Apollo, lieu emblématique du jazz situé à Harlem, a annoncé mercredi qu'il allait devenir la première salle aux États-Unis à programmer des spectacles par hologrammes.

Billie Holiday, qui a influencé des générations de chanteurs jazz et pop et est décédée en 1959, sera la vedette du premier d'entre eux.

«Les possibilités offertes par cette initiative sont très enthousiasmantes, car cela nous permet de montrer l'influence et la pertinence d'artistes à travers le temps et des lieux» différents, explique Jonelle Procope, présidente de l'Apollo Theater.

Le spectacle sur Billie Holiday, réalisé en coopération avec ses descendants, va permettre aussi de répondre à la demande de touristes désireux de visiter le célèbre théâtre.

Billie Holiday, qui aurait eu 100 ans en avril, a souvent chanté à l'Apollo, y compris le titre «Strange Fruit» qui dénonçait les lynchages de Noirs dans le sud du pays.

«Faire revivre des artistes célèbres sur la scène qui les a lancés est extraordinaire», a estimé le dirigeant de la société Hologram USA, Alki David, qui travaille avec l'Apollo.

Les hologrammes enregistrent des champs de lumières plutôt que des images, ce qui donne aux objets un aspect en trois dimensions.

Utilisant une technologie devenue très sophistiquée, les hologrammes sont de plus en plus demandés dans les concerts.

Ils ont notamment fait beaucoup parler d'eux quand le festival Coachella en Californie a «ressuscité» le rappeur assassiné Tupac Shakur aux côtés des stars du hip-hop Snoop Dogg et Dr. Dre.

Ils ont aussi été utilisés dans un spectacle à Las Vegas pour faire revivre le pianiste Liberace et dans un bref concert du rappeur Chief Keef, qui avait été interdit de jouer à Chicago après une arrestation.

Mais les hologrammes sont aussi critiqués pour leur mauvais goût ou leur manque de qualité artistique.

Les Grateful Dead avaient finalement renoncé à les utiliser pour ressusciter leur défunt guitariste Jerry Garcia dans une série de concerts d'adieu en juillet.