Mettant fin à l'une des plus longues attentes de l'histoire du rap, Dr. Dre a sorti un nouvel album, le premier en 16 ans, qu'il annonce aussi comme le dernier.

Le célèbre rappeur, devenu l'un des entrepreneurs les plus riches de la musique, promet dans ce qu'il décrit comme son oeuvre d'adieu de ne jamais oublier ses racines urbaines. L'album est sorti jeudi soir, une semaine avant la sortie au cinéma du film autobiographique «Straight Outta Compton» sur les débuts en 1986 de son ancien groupe, les pionners du gangsta rap N.W.A.

Compton: A Soundtrack by Dr. Dre offre une vision mélancolique de l'enfance du cinquantenaire à Los Angeles (Californie, ouest), une ville longtemps associée à la violence entre gangs.

«Je suis fort -- financièrement, physiquement / mentalement j'suis dans une autre catégorie / Et n'oublie pas que je viens du ghetto», rappe-t-il dans l'introspectif Talking to my diary, l'ultime chanson de l'album.

Dr. Dre, de son vrai nom Andre Romelle Young, fut le principal créateur de la sonorité de N.W.A. Le groupe avait choqué une bonne partie de l'Amérique blanche de 1988 avec «Fuck tha Police» une attaque sans ambages de la façon dont les policiers traitaient les jeunes Afro-Américains.

Après un succès retentissant en tant qu'artiste solo et producteur, Dr. Dre est devenu l'un des musiciens les plus riches en vendant Beats, sa société de casques audio, à Apple pour trois milliards de dollars.

Le chanteur a d'ailleurs sorti l'album sur la nouvelle plateforme de musique en continu Apple Music.

Il s'est engagé à faire don de l'intégralité de ses droits d'auteurs pour construire un centre des arts de la scène à Compton, un quartier de Los Angeles (Californie, ouest).

L'artiste a collaboré avec plusieurs grands noms du rap sur son dernier album, dont son protégé Eminem, ou encore Snoop Dogg, Ice Cube -- un ancien de N.W.A.-- et Kendrick Lamar.

Interviewé sur Beats 1, la radio d'Apple Music, Dr. Dre a déclaré que la musique restait sa vocation, malgré les années passées dans les affaires.

«On s'est fait beaucoup d'argent. Et ça a été très gratifiant, je dois être honnête avec vous», a-t-il expliqué.

«Mais ça ne m'a jamais procuré la même sensation que j'ai quand je sors un tube. Il y a quelque chose dans cette sensation qui représente l'extase ultime».