Le chanteur français Charles Aznavour, qui doit donner son premier concert en Israël samedi soir, a affirmé «venir chanter pour la paix» lors d'une conférence de presse vendredi à Tel-Aviv.

«On m'a proposé de venir chanter pour la paix, je ne pouvais pas refuser», a déclaré le chanteur de 89 ans, qui a déploré le fait de ne pouvoir chanter que pour le public israélien.

«Au début, j'ai dit aux organisateurs que si je vais en Israël, je veux chanter aussi en Palestine mais ça ne s'est pas fait», a-t-il raconté sans donner plus d'explications.

Affirmant «ne pas vouloir donner de messages et ne jamais parler politique», M. Aznavour, qui a également la nationalité arménienne, s'est dit «chagriné qu'Israël n'ait toujours pas reconnu le génocide arménien», en référence aux massacres d'Arméniens par l'Empire ottoman en 1915.

«Je suppose que c'est pour des raisons politiques et ça me dépasse», a-t-il commenté.

Il a néanmoins établi un lien entre Juifs et Arméniens, «deux peuples qui savent aimer la vie, sinon, ils ne seraient plus là depuis longtemps».

Charles Aznavour, nommé en 2009 ambassadeur d'Arménie en Suisse, où il réside, a toujours défendu la mémoire du peuple arménien.

Venu à plusieurs reprises en Israël, le chanteur a confié y être venu la première fois juste après la création de l'État d'Israël en 1948 et avoir chanté dans un cabaret de Tel-Aviv.

Invité à déjeuner vendredi par le président israélien, Shimon Peres, de quelques mois son aîné, il a confié sa «joie de pouvoir s'entretenir avec lui».