Il était sur le plateau de David Letterman, hier soir, et il est invité sur celui de Jay Leno, le 7 novembre prochain. Il vient de Toronto, mais son étiquette de disques, Secret City Records (Patrick Watson, Barr Brothers), est établie à Montréal. Comparé à Lady Gaga par Entertainement Weekly, le chanteur au look androgyne Diamond Rings, alias John O, vient de lancer son deuxième album, Free Dimensional.

John O'Regan, mieux connu sous le nom de Diamond Rings, se fait la barbe dans les coulisses de La Tulipe pendant notre entrevue. Le grand blond au visage d'enfant n'est pas maquillé et vient de débarquer de l'autocar qui l'a conduit de Toronto pour le spectacle gratuit qu'il donne en soirée pendant le festival Pop Montréal, en première partie de Stars.

C'était il y a six semaines, avant la sortie de son deuxième disque, Free Dimensional, survenue lundi dernier. À l'image du premier extrait, I'm Just Me, c'est un album plus pop que son prédécesseur qui regorge de confiance. Avec la voix grave de John O'Regan, les chansons dansantes se démarquent par une belle noirceur new-wave et par des textes de type «journal intime». «Cet album respire quelque chose de direct et de la confiance, explique-t-il. Je voulais avoir le son le plus fantastique qui soit. Depuis deux ans, je suis fasciné par la musique pop et je voulais un son plus poli.»

La pop est plus respectée qu'elle ne l'était, non?

«C'est plus facile d'avoir accès à toutes sortes de musique aujourd'hui, donc la pop est moins stigmatisée, répond Diamond Rings. Les gens construisent leur identité avec une collection de plusieurs genres musicaux au lieu de s'associer à un style en particulier.»

Diamond Rings cite en exemple la chanteuse suédoise Robyn, avec qui il a tourné en 2011. «Elle fait des chansons pop courtes et simples dans leur structure, mais uniques et originales.»

Accroché à la guitare

Faire de la bonne pop est plus difficile que de faire du bon rock. En spectacle, Diamond Rings mélange les deux, car il ne veut pas délaisser la puissance d'une guitare, tout en faisant des chansons énergisantes (empowering, comme on dit en anglais) aux refrains prenants.

Diamond Rings a fait son premier disque, Special Affections, dans le sous-sol de ses parents, à Oshawa. Pour Free Dimensional, le chanteur de 27 ans a fait appel au réalisateur Damian Taylor, nouvellement établi à Montréal (vous pourrez lire mardi une entrevue avec celui-ci, qui a travaillé avec Bjork, The Killers et Austra).

«Être soi-même» est le statement de son album, et c'est peut-être la raison pour laquelle Entertainement Weekly l'a comparé à Lady Gaga. Autant le texte de ses chansons respire l'épanouissement de soi, autant le son big vient rajouter à cette assurance. Comme Diamond Rings le chante sur sa chanson Stand My Ground, If it's true to me then I know I can never be wrong.

Sa pop new-wave prend toutes sortes de couleurs dans son nouvel album de 10 titres. Dans cet opus, il flirte avec le glam (Runaway Love), la musique de club (A To Z) et le R&B (Day And Night). «Ce qui unit les chansons, c'est ma voix et mes mots», dit-il.

Pensez à Ian Curtis qui chante de la pop noire avec le look androgyne d'un jeune David Bowie.

Diamond Rings sera l'un des invités du Tonight Show vendredi et sera en spectacle à la Sala Rossa, le 6 décembre.