À l'université, c'est avec elle qu'on aurait voulu faire un travail d'équipe. Dans un autobus Montréal-Moncton, c'est à côté d'elle qu'on voudrait être assis. Lisa LeBlanc est foncièrement sympathique. C'est une jeune femme chaleureuse qui rend les gens à l'aise. Et son parcours est unique.

«J'ai commencé à jouer et à écrire des chansons à 14 ans, raconte celle qui a grandi à Rosaireville, village acadien de 40 têtes. J'ai commencé comme chansonnier et je ploguais mes compositions. Les entre-tounes, c'est bon pour builder ton charisme.»

Lisa LeBlanc travaillait dans un bar de la ville de Miramichi qui s'appelait O'Donaghues. Petit hic, elle était mineure. «Il fallait que ma mère reste avec moi de 22h à 2h du matin pour être legit. Ma mère, c'était une troopeuse

Le tout premier festival de musique auquel Lisa LeBlanc a participé est La ChantEauFête de Charlevoix. Ensuite, elle a étudié à l'École de la chanson de Granby, où elle a écrit quelques pièces qu'on retrouve sur son premier album, en magasin mardi, dont Câlisse-moi là.

Vas-y jusqu'au boutte, finis-moi ça/Pis, câlisse-moi là/J'te bet que t'es pa game/Trop peureux de voir que j'aimerais p't'être ça, y chante-t-elle.

Avec Lisa LeBlanc, vous aurez compris que nous sommes à l'opposé de Marie-Élaine Thibert et même loin d'Ingrid St-Pierre ou de Marie-Pierre Arthur. Mais si Lisa LeBlanc a la réputation de faire de la musique «folk trash», cette étiquette n'est pas à la hauteur de son talent.

Une poésie bien à elle

Oui, la jeune femme de 21 ans parle sans détour avec une poésie bien à elle (On mangera du Kraft Dinner/C'est tout ce qu'on a besoin/J'ai le coeur qui a engraissé mais c'correct/De toute façon, y'était rendu trop maigre). Mais ses textes servent autant des ballades prenantes (comme Câlisse-moi là et Kraft Dinner justement) que des pièces «hi-ha» au banjo. «L'album est plus rock que root, dit-elle. Je front à la guitare acoustique et au banjo, le riff est country, mais je ne voulais pas que l'arrangement aille là. C'était ça, le challenge

Depuis qu'elle a remporté le Festival de la chanson de Granby en 2010, Lisa LeBlanc a fait entre 100 et 150 spectacles. «En décembre 2010, j'ai passé un mois à Montréal pour chiller. Je cherchais un réalisateur et quelqu'un m'a demandé si j'avais pensé à Louis-Jean Cormier. J'avais entendu ce qu'il avait fait avec David Marin. Louis-Jean est super hybride, il s'adapte à tout.»

Lisa LeBlanc décide de tenter sa chance par courriel. «Il a dit oui. Louis-Jean est un réalisateur exceptionnel, il a des criss de bonnes idées, lance la jeune femme. J'arrivais avec des idées d'arrangements, pis on en jasait.»

La chanteuse ne voulait ajouter aucun effet à sa voix et «rien d'électrique sauf les guitares». «Je ne voulais pas de gadgets. J'avais quasiment l'air d'une pur-r-r-iste.»

Un aboutissement

Lisa LeBlanc sort son premier album mardi, mais c'est un aboutissement plutôt qu'un point de départ. «Ça fait quatre ans que je fais ça professionnellement. Je connais les réalités de la route. Je voulais faire un album pour dire que j'ai fait un album et donner quelque chose aux gens, mais moi, je fais des shows dans la vie. J'ai 21 ans, je veux juste voyager... Avec toute la promo, j'ai hâte de retourner dans mon char!»

Country-folk

LISA LEBLANC

Lisa LeBlanc

Bonsound