Après tant de remarquables accomplissements, Arthur H m'avait semblé manifester quelques signes d'essoufflement conceptuel à son avant-dernier album studio, L'homme du monde (2008). Puis il choisi l'intimité piano-voix avec Mystic Rumba pour ensuite retourner en studio et créer ce Baba Love, son meilleur depuis Adieu tristesse.

L'approche y est plus plus directe, l'instrumentation moins ambitieuse: claviers, guitares, basse, batterie, voix. Ni échantillonnages numériques ni arrangements sophistiqués, d'autres valeurs ajoutées: la participation de l'artiste hip hop Saul Williams, de l'acteur Jean-Louis Trintignant, des chanteuses Izia (Higelin) et Claire Farah. Les textes ont pris ce même chemin de la proximité: les corps se touchent passionnément, les sueurs (et d'autres fluides) se mêlent, aucune résistance n'est opposée à ces entrechoquements charnels, à ces libations coquines entre divin et divine. Voilà selon ses dires la fin d'un long cycle amorcé depuis l'album Trouble-fête (1996), cycle dominé par un électro-rock dont l'issue se trouve dans la simplicité, l'épuration, le groove, une certaine crudité et même une invitation à se remuer l'arrière-train.

À télécharger : La beauté de l'amour