Ils sont venus de Calgary à Montréal parce que l'on y trouve l'une des scènes musicales les réputées d'Amérique du Nord.

Les quatre membres de Braids sont dans la jeune vingtaine. Le plus récent des groupes «indie rock» montréalais à enthousiasmer la presse étrangère (le New York Times, notamment) a fait paraître son premier disque, Native Speaker, au début de l'année.

Depuis sept mois, le quatuor est pratiquement toujours sur la route, en tournée. Mais c'est à Montréal, où il a entre autres l'appui des dirigeants de Pop Montréal et de M pour Montréal, que le groupe a envie de prendre racine. Dans le Mile End, plus précisément, le quartier où il a élu domicile et où a été baptisé le fameux «Montreal Sound» (par la presse étrangère toujours), dans la foulée du succès de Funeral d'Arcade Fire, en 2003.

Formé en 2007, à Calgary, Braids a pris son envol un an plus tard lorsque ses quatre musiciens, finissant l'école secondaire, ont mis le cap sur Montréal. Le percussionniste Austin Tufts, la chanteuse Raphaelle Standell-Preston, le bassiste Taylor Smith et la claviériste Katie Lee ont choisi la ville pour sa dualité linguistique, pour sa scène «indie rock» foisonnante, et pour ses universités.

«Nous voulions habiter une ville qui serait un carrefour pour se faire connaître à l'étranger, beaucoup plus que ne l'est Calgary, explique Austin Tufts. La scène musicale montréalaise a une excellente réputation. Il y a aussi, de façon générale au Québec, beaucoup plus de respect pour les arts qu'en Alberta. Et nous cherchions à poursuivre nos études dans un endroit stimulant, où l'on pourrait perfectionner notre français!»

Tufts s'est inscrit en performance jazz, Smith en philosophie, et Katie Lee en architecture, tous à l'Université McGill, tandis que Raphaelle Standell-Preston se consacrait à ses projets artistiques. Un an plus tard, les étudiants décidaient de prendre une sabbatique prolongée de l'université et de jouer leur va-tout en enregistrant un premier disque.

Remarqué au CMJ Music Marathon de New York, Braids faisait déjà couler beaucoup d'encre dans la presse musicale avant même la parution de Native Speaker, il y a 10 mois. Son rock érudit et atmosphérique, puisant dans l'électro comme le post-rock, avec des pièces denses et longues de plusieurs minutes, a été célébré sur toutes les tribunes. Et le meilleur reste à venir.

«Montréal est un endroit formidablement stimulant où vivre quand on a 20 ou 25 ans, dit Austin Tufts. Trois ans et demi plus tard, nous sommes toujours aussi en amour avec la ville et notre musique s'en ressent.»