Plus de deux ans après l'onde de choc provoquée par la mort brutale de Michael Jackson d'une surdose de médicaments, son dernier médecin comparaîtra mardi pour homicide involontaire devant la justice californienne, sous le regard attentif des fans du «roi de la pop».

Le procès, qui se tient à la Cour supérieure de Los Angeles, sera intégralement filmé et retransmis à la télévision et sur internet. Il devrait durer environ cinq semaines, à l'issue desquelles douze jurés -- sept hommes et cinq femmes -- scelleront le sort du docteur Conrad Murray.

En cas de condamnation, le médecin de 58 ans, en liberté sous caution depuis son inculpation en février 2010, risque jusqu'à quatre ans de prison.

Il plaide non coupable et clame inlassablement son innocence depuis la mort de la pop star à Los Angeles, le 25 juin 2009 à l'âge de 50 ans.

Dès les heures suivant la mort du «roi de la pop», Conrad Murray s'était retrouvé dans le collimateur de la police. Il était apparu très vite que le chanteur abusait de nombreux médicaments, notamment de propofol, un puissant  l'anesthésique qu'il utilisait comme somnifère et qui a provoqué sa mort.

Lors des audiences préliminaires, à l'issue desquelles le juge Michael Pastor -- qui présidera les débats -- avait décidé de faire passer Conrad Murray en jugement, plusieurs témoins avaient dressé un portrait au vitriol du praticien, le présentant comme dissimulateur, négligeant et incompétent.

Conrad Murray a toujours reconnu avoir administré du propofol à Michael Jackson -- à sa demande expresse -- mais réfute les accusations du bureau du procureur selon lesquelles il aurait abandonné son patient pendant ses derniers moments et lui aurait fourni des soins «très éloignés des critères requis».

De fait, la défense s'apprête à plaider que c'est Michael Jackson lui-même, poussé par des pulsions suicidaires, qui se serait administré une dose supplémentaire de propofol en l'absence de son médecin.

Ces derniers mois, les avocats de la défense n'ont eu de cesse d'essayer de convaincre le juge Pastor d'autoriser pendant le procès la présentation de documents prouvant -- selon eux -- que Michael Jackson était en piteux état physique et psychologique, plusieurs mois déjà avant sa mort.

Le juge, qui souhaite se concentrer sur les événements du 25 juin 2009 et des semaines précédentes, a rejeté la plus grande partie de leurs requêtes, notamment l'appel à la barre de tous les anciens médecins de la star, sensés témoigner de sa dépendance aux médicaments.

Les cinq semaines de débats, qui font suite à la sélection du jury entamée le 8 septembre dernier, se dérouleront sous le regard attentif des fans et des curieux du monde entier, grâce à une médiatisation tous azimuts.

Le juge Pastor a en effet mis un point d'honneur à ce que le procès soit filmé et retransmis, à la télévision mais aussi sur internet. Le site TMZ.com, qui fut le premier à annoncer la mort de Michael Jackson, diffusera ainsi tous les débats, ainsi que le site de la chaîne d'information CNN.

Contrairement à ce qu'avait réclamé la défense, craignant un cirque médiatique préjudiciable à l'équité du procès, le jury ne sera pas isolé. Mais ses douze membres ne pourront pas être filmés, photographiés ni enregistrés.

Le procès sera aussi l'occasion de voir où en est le clan Jackson, qui s'est récemment déchiré autour du concert-hommage au «roi de la pop», prévu le 8 octobre au Royaume-Uni avec la bénédiction de la matriarche Katherine Jackson.

Plusieurs frères et soeurs de la pop-star, notamment Randy, Jermaine et Janet, se sont désolidarisés du concert, estimant qu'il était indécent qu'il ait lieu pendant le procès.