Samuel Blais, 29 ans, a grandi à L'Assomption. Cette paisible localité, pas particulièrement réputée pour sa singularité culturelle, a produit l'un des jeunes jazzmen les plus audacieux de notre scène locale. Un des rares de son âge qui ait l'audace de multiplier les rencontres avec des musiciens de réputation  internationale tout en imposant les véhicules essentiels à l'émancipation de sa musique.

Voyez le parcours: Conservatoire de Montréal, premier cycle universitaire McGill, maîtrise à la Manhattan School of Music d'où il a gradué en 2008.

«Pourquoi être rentré chez moi? Parce que je gagne bien ma vie à Montréal. On n'a certes pas la masse critique d'excellents musiciens qu'on peut trouver à New York, mais on compte sur plusieurs musiciens de ce calibre. Je m'y sens plus à l'aise, ce qui ne m'empêche pas de retourner régulièrement à New York afin d'en retrouver l'énergie», explique le saxophoniste, spécialiste de l'alto qui peut néanmoins jouer de presque tous les saxophones - soprano, ténor, baryton.

À Montréal, il mène les destinées d'un quartette formé de Paul Shrofel, piano, Morgan Moore, contrebasse, Robbie Kuster, batterie. De plus, il invite régulièrement des pointures américaines à chausser ses ensembles, tels les saxophonistes Greg Osby ou Donny McCaslin. Le 30 novembre prochain, il jouera aux côtés de Nate Smith et Larry Grenadier, soit au Jazz Gallery dans la Grosse Pomme. Ce vendredi, le saxophoniste se produit en trio au Dièse Onze et son quartette sera à l'Upstairs le 12 décembre prochain. Il est fortement question d'un projet pour le prochain festival Jazz en rafale, aux côtés de la flûtiste Jamie Baum et de la contrebassiste Linda Oh.

«Je préconise une approche plus moderne dans l'harmonie. J'aime jouer sur le relativisme de la tonalité tout comme celui du rythme. On croit  souvent que l'ultramodernisme est assez loin de l'émotion. Au contraire, je crois qu'on peut y trouver fraîcheur étonnante. Lorsque je propose des pièces  très actuelles à des non connaisseurs je suis souvent étonné de leur réceptivité.»

Par ailleurs, Samuel Blais se produit dans un quatuor de saxophones (Nota Bene) et envisage mettre sur pied des formations plus considérables d'instruments à vent. Et quoi encore?

Dans le cas qui nous occupe, c'est-à-dire l'Off Festival de jazz de Montréal, Samuel Blais se joindra à Maânouche Swing, une formation que dirige le guitariste rythmique Lou Boustani qui met entre autres en vedette le jeune guitariste Damien Levasseur que notre interviewé qualifie de «naturel autodidacte», avant d'indiquer avoir proposé quelques arrangements à cette formation se consacrant au swing manouche.

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Avec Maânouche Swing, Samuel Blais se produira au Dièse Onze, le 22 octobre prochain.