Quand Paul McCartney a écrit When I'm 64 - à 16 ans! -, il était loin de se douter qu'il serait aussi fringant à 68 ans. Le McCartney qui s'amène au Centre Bell jeudi est sur une lancée créative franchement impressionnante depuis un peu plus d'une décennie. Sa production en dents de scie des années 70 et 80 est chose du passé et ses derniers albums sont à la hauteur de son immense talent. Son petit dernier, Electric Arguments, qu'il a réalisé avec Youth sous le pseudonyme The Fireman et dont il reprend deux chansons dans son spectacle actuel, témoigne même de l'audace que le jeune McCartney a toujours eue, mais qu'on a mis du temps à lui reconnaître. Combien de ses contemporains peuvent en dire autant?

Le nom de sa virée actuelle (The Up and Coming Tour) relève de l'humour typiquement british. Sir Paul n'a surtout rien d'un débutant prometteur, lui qui a reçu en juin dernier, à la Maison-Blanche, le prestigieux prix Gershwin de la chanson populaire de la librairie du Congrès, attribué pour la première fois à un non-Américain par Barack Obama en présence d'artistes aussi différents que Herbie Hancock, Faith Hill, Dave Grohl, Emmylou Harris, Elvis Costello, Corinne Bailey Rae, Jack White, les Jonas Brothers et le pianiste Lang Lang qui ont repris les compositions de l'ex-Beatle.

McCartney en a mis du temps à revenir à Montréal après ses trois concerts au Forum : deux avec les Beatles, le 8 septembre 1964, et un autre, avec son groupe, le 9 décembre 1989. Un spectacle prévu au Stade olympique il y a 20 ans a été annulé et malgré les efforts déployés depuis, ce n'est que lors de son passage à Québec en 2008 que le patron d'Evenko, Jacques Aubé, a soutiré la promesse que Macca s'arrêterait à Montréal à sa prochaine tournée.

Vivement jeudi!