Un clip du parti de Nicolas Sarkozy, l'UMP, déjà décrié en France pour sa mise en scène de ministres qui a consterné certains responsables politiques, fait maintenant l'objet d'un litige avec la chanteuse québécoise Marie-Mai, interprète d'une chanson qui y est utilisée.

Le clip, filmé lors du campus d'été du parti du président français, montre plusieurs ministres et responsables politiques dansant et chantant en pré-enregistré sur un succès du Québécois Luc Plamondon intitulé Tous ceux qui veulent changer le monde.

Le litige porte sur l'utilisation «par erreur» d'une version plus récente de la chanson par la chanteuse québécoise Marie-Mai, produite par Musicor, a expliqué à l'AFP Benjamin Lancar, le président des Jeunes UMP du Nord qui avaient été à l'origine du clip.

La version originale, signée de Luc Plamondon et Christian Saint Roch, date de 1976.

«On a vraiment voulu faire tout dans les formes, dès juillet, en préparant ce clip», auprès des auteurs de la version originale, a déclaré M. Lancar.

«Nous reconnaissons une erreur, nous la regrettons», a-t-il ajouté, assurant que sa formation allait «parvenir à un accord avec l'artiste».

Cet accord prévoit qu'une somme non spécifiée sera versée soit à Marie-Mai qui la reversera ensuite à une association caritative, soit directement à une ou plusieurs associations.

Le clip de l'UMP, qui «se voulait festif», selon le patron des jeunes militants, a suscité des commentaires acerbes de certains responsables politiques, et est devenu un tube sur internet ces derniers jours.

La ministre de l'Économie Christine Lagarde y bat le rythme, le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre fait un coeur avec ses mains, la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse se trémousse en tunique blanche, et le ministre du Budget Éric Woerth chante, en play-back: «Vivre d'amour et mourir d'espérance»...