En proie à des pensées suicidaires qui vont et qui viennent, particulièrement au plus creux de l’hiver, Myrique fait des séjours en psychiatrie pour soigner son mal-être.

Son ouverture aux autres l’amène à rencontrer des êtres complexes dont les histoires se superposent à la sienne, comme des arbres d’une même forêt reliés par une force intangible. « Comment peut-on avancer quand on a perdu le nord ? »

Premier roman de Mélilot de Repentigny, Nommer le vivant s’ouvre sur la tentative de suicide de Myrique, jeune bipolaire. Autour de Myrique, séjournent aux urgences psychiatriques de l’hôpital d’autres personnes en crise. L’une fulmine et en veut à la planète entière, l’autre hèle les passants dans les couloirs à la recherche de contacts humains.

« Les liens ténus qui se tissent entre patient. es créent en moi des réseaux de sens, comme de petites constellations », observe Myrique, qui puise sa force à l’intérieur des autres, racontés avec simplicité et bienveillance dans une série de courts portraits encapsulant en quelques pages ce qu’iel a pu en saisir.

Son autre planche de salut sera la forêt, celle du Bas-Saint-Laurent où Myrique s’établit après une vie passée à Montréal.

Au gré de ses explorations forestières et de ses cueillettes sauvages, alimentées par les écrits du frère Marie-Victorin qui, dans Flore laurentienne, a si bien su nommer le vivant, Myrique revit. « Les grandes marées reviendront toujours », mais en cas d’urgence, Myrique a sa liste du beau.

Avec Nommer le vivant, Mélilot de Repentigny pose un regard sensible et humanisant sur la santé mentale, dans une écriture simple, à la fois puissante et fragile. « Pour écrire, encore faut-il accepter de vivre. »

Nommer le vivant

Nommer le vivant

Leméac

136 pages

7/10