Comment définir son identité quand on navigue entre deux cultures et deux mondes ? À travers la voix de son personnage, Michael Gouveia, un jeune auteur né à Montréal de parents portugais, raconte avec sincérité le conflit identitaire d’un fils d’immigrants.

João est en quelque sorte son alter ego ; il a grandi au Québec tout en baignant dans le Portugal de ses parents. Mais il ne se sent ni assez fidèle à la culture de ses parents ni assez intégré.

« Je ne me sentais pas complètement Portugais, pas complètement Québécois, mais je continuais malgré tout de m’agripper à une seule de mes dimensions pour oublier cette confusion qu’était ma vie. Personne ne m’avait dit que je pouvais habiter l’entre-deux, ou que l’identité n’avait pas à répondre à des principes binaires », écrit-il.

En revenant sur sa vie, du primaire à l’université, João exprime sans pudeur ce mélange de honte et de fierté qui l’a traversé durant toute son enfance et son adolescence, le poussant à s’isoler, incapable de trouver sa place ailleurs que dans ces moments de joie et de pure communion autour des succès de l’équipe portugaise de soccer.

Avec ce premier roman touchant, Michael Gouveia (qui a étudié en littérature à l’UQAM et publié précédemment un recueil de poésie) se place aux côtés d’auteurs comme Dimitri Nasrallah pour incarner les questionnements somme toute universels de toute une génération issue de l’immigration.

L’héritier

L’héritier

Poètes de brousse

314 pages

7,5/10