(Paris) Joséphine Baker avec son cheval au bar des artistes : c’est une des photos du livre sorti jeudi pour les 130 ans de L’Olympia, « salle pas comme les autres », comme le dit son directeur général Laurent de Cerner.

Sur un autre cliché, daté de 1971, on voit Michel Sardou, à la fin de son concert, acclamé par Mireille Mathieu, Michel Delpech et Régine, debout au premier rang. « Le spectacle est aussi dans la salle », s’amuse auprès de l’AFP Laurent de Cerner, arrivé en 2015 comme directeur financier, pour quelques mois, avant de devenir directeur général de la célèbre salle du boulevard des Capucines, à Paris.

L’Olympia, scène de légendes (éditions Le Cherche Midi) revient sur des épisodes plus ou moins connus. Comme cette soirée qui dérape, le 19 octobre 1955, quand Sidney Bechet reçoit son disque d’or à L’Olympia et invite gratuitement son public : « 2000 fanatiques du jazz refoulés » et « 200 fauteuils cassés », lit-on dans les coupures de presse de l’époque reproduites.

CAPTURE D’ÉCRAN

L’Olympia, scène de légendes

Les plus grands y sont passés, comme les Beatles, le 17 janvier 1964, qui subirent trois coupures de courant, l’enregistrement du concert par Europe 1 ayant provoqué une surcharge électrique qui fit sauter la sono.

Le livre réserve évidemment plusieurs pages au passage de 1954 à 1979 de Bruno Coquatrix, directeur général resté dans la légende. Édith Piaf, qui avait enregistré cinq albums live dans la salle, s’y produisit par amitié pour lui en période de caisses vides.

La salle naît en 1893 sous l’impulsion de Joseph Oller – touche-à-tout qui fut aussi l’inventeur du futur PMU – sur l’emplacement d’anciennes montagnes russes. Durant l’entre-deux-guerres, L’Olympia se mue en salle de cinéma. L’enceinte redevient un lieu dédié au music-hall dans les années 1950, ce qui coïncide avec l’arrivée de Coquatrix. La salle connaît un dernier soubresaut dans les années 1990, avec un déplacement et une reconstruction à l’identique quelques mètres plus loin.

« Je reviens toujours au bercail et, à chaque fois, j’ai un petit frisson », témoigne Véronique Sanson dans le livre.

« Cette année, on va avoir 280 dates pour plus de 500 000 spectateurs. On bat des records de remplissage au niveau de 2019, année la plus haute », décrit Laurent de Cerner.

Un documentaire pour les 130 ans sera diffusé sur Canal+ en fin d’année et présenté avant-première le 19 décembre à L’Olympia. Des artistes y livreront « leur rapport singulier avec cette salle » et la projection sera suivie d’une « soirée avec un mini-concert d’un artiste mystère puis une fête », présente Laurent de Cerner.

L’Olympia est propriété du groupe Vivendi depuis 2001.