A priori, on pourrait croire qu’il s’agit d’une famille comme les autres. Un trio – la mère, le père, le fils adolescent. Trois personnages meublés d’ombres, autour desquels on flotte, l’espace d’un instant, alors qu’ils remettent en question leurs vies sans relief.

Benoît, le père, s’enferme de plus en plus dans son bureau pour naviguer en ligne, rêvant de changer de travail, désemparé devant ce fils surdoué qu’il n’a jamais désiré. De son côté, Sophie, ancienne nageuse et médaillée olympique, n’arrive pas à se détacher de son passé d’athlète, jusqu’à ce qu’un accident lui fasse entrevoir le début d’une nouvelle existence.

Ici et là, l’auteur (dont c’est le second roman) s’engage sur des sentiers qui pourraient amorcer une réflexion intéressante – l’aspect rassurant des vies virtuelles, les blessures familiales qui peinent à cicatriser, la théorie de l’effet papillon et ses conséquences.

Mais à l’image de ces vies délavées que rien ne semble parvenir à ébranler, le récit survole ces questions sans s’altérer, nous laissant sur notre faim, et avec le sentiment d’avoir laissé quelque chose en suspens.

De grandes personnes

De grandes personnes

Boréal

216 pages

6/10