Un précieux « minerai fantôme ». Des distorsions spatio-temporelles. Une cité entière condamnée. Une lutte désespérée pour sauver des espèces animales au bord de l’extinction. L’écrivain albertain Thomas Wharton, après une parenthèse d’une décennie sans publication romanesque, retrempe sa plume dans l’encrier de la science-fiction pour dépeindre un monde où la crise écologique a atteint son paroxysme, revêtant un nouveau visage.

Une des inconnues de l’équation : une nouvelle source d’énergie fort lucrative, dont l’extraction provoquerait des « décohérences » (sortes de hiatus dans le temps et l’espace), forçant le bouclage de River Meadows, ville minière du Nord canadien.

Malgré tout, Alex se lance à la recherche de sa sœur Amery, auparavant présente dans cette zone, mais ayant cessé de donner signe de vie. Parallèlement, Claire, trafiquante d’animaux rares et menacés, débarque dans une île mystérieuse. Sur fond de graves dérèglements climatiques, les voiles se lèveront un à un, même si la cohésion du tout sème le doute.

Ce petit univers parallèle enraciné dans nos travers actuels s’avère particulièrement réussi, l’écriture coulante de Wharton nous plongeant dans une intrigue aux multiples facettes que Borges ou García Márquez n’auraient pas reniée.

Créatif et savamment alambiqué, La messagère aborde le thème environnemental de façon originale et captivante. Qui plus est, la traduction de Sophie Voillot, qui s’est déjà distinguée pour ses travaux sur les titres précédents de l’auteur, conserve le relief du récit.

La messagère 

La messagère 

Alto

432 pages

7,5/10