Cet été, La Presse vous parle de romans qu’il fait bon lire en vacances, chez soi ou ailleurs. Cette semaine : Les cent ans de Lenni et Margot, de Marianne Cronin.

L’histoire

Lenni, 17 ans, est coincée dans l’aile de l’hôpital de Glasgow réservée aux jeunes patients en phase terminale. « Un endroit où mourir ne fait pas de vous quelqu’un de spécial », raconte l’adolescente. Les journées passent entre ses visites au prêtre de l’hôpital, qu’elle s’amuse à provoquer par des questions sans réponse, ses discussions avec une infirmière particulièrement sympathique et ses petites marches avec un gardien aux tatouages insolites. Lorsqu’un programme d’art-thérapie est mis en place à l’hôpital, elle rencontre Margot, une patiente de 83 ans avec qui elle se lie d’amitié. Lenni se rend compte qu’à elles deux, elles ont 100 ans. Elle a alors l’idée de peindre leur vie en 100 tableaux, pour que tout le monde sache qui elles étaient lorsqu’elles auront disparu. Un an à la fois, elles entreprennent donc de raconter des moments de leur existence. À coup de pinceau, de crayon ou de fusain, elles dessinent les peines qui les ont marquées, leurs déceptions, leurs peurs, leurs espoirs et leur soif de vivre.

Pourquoi le lire ?

Premier titre d’une jeune autrice britannique (elle a 33 ans), ce roman a sans surprise été un best-seller en Grande-Bretagne et sera adapté au cinéma, en plus d’avoir été vendu dans une trentaine de pays. Tout, dans ses moindres aspects, en fait une histoire lumineuse et attendrissante qu’on n’oubliera pas de sitôt – cette amitié franche et sincère entre Lenni et Margot, le franc-parler de l’adolescente, les notes d’humour qui surgissent au détour de phrases inattendues. À travers le récit de la vie de Margot, on traverse également les années 1960 et 1970 à Glasgow puis à Londres, ce qui apporte une dimension supplémentaire à l’intrigue. Même si on aura inévitablement les yeux humides au bout de sa lecture, voilà assurément un roman qui fait du bien, signé par une plume prometteuse qu’on aura envie de retrouver.

On aimera aussi…

Mille ans pour aimer, de l’écrivaine japonaise Inaba Mayumi (paru aux Éditions Picquier), est un roman poétique qui explore d’une autre manière, avec douceur et lenteur, la façon dont l’art permet de conjurer la perte. Pour faire le deuil de son mari qui a quitté le nid familial, Sawa, mère de famille, se tourne vers la nature et prête une oreille attentive à la voix des plantes, qui lui fournissent les couleurs pour obtenir ses teintures. Quand elle s’abandonne à ses créations, elle oublie sa peine et retrouve la sérénité, de la même manière que la Margot de Marianne Cronin s’apaise lorsqu’elle peint. À découvrir.

Les cent ans de Lenni et Margot

Les cent ans de Lenni et Margot

Mazarine

414 pages