Avec une régularité quasi « nothombesque », Philippe Djian concocte chaque année ou presque des romans très digestes, sans pour autant sombrer dans la légèreté.

Connu pour disséquer des relations de couple souvent explosives, il emprunte, avec Sans compter, des allées rafraîchissantes pour l’auteur, mais tortueuses pour ses personnages.

Au centre de l’échiquier, Nathan, rédacteur dans un quotidien et impuissant à la suite d’une vasectomie ratée. À ses côtés vivent sa femme Sylvie et sa belle-mère Gaby, poétesse, actionnaire du journal précité et propriétaire d’un terrain fortement convoité par des investisseurs. En le cédant pour qu’y soit construit un parc d’attractions, le noyau familial toucherait le gros lot ; mais Gaby s’y oppose obstinément. Sylvie s’en exaspère, le gratin politique s’en mêle, le journal est ciblé, puis les morts mystérieuses s’accumulent.

En jonglant avec un narrateur non fiable et une histoire aux balises floues, l’auteur sort de son carcan de récit conjugal pour se livrer à un jeu de piste sympathique et plutôt déroutant.

Sans compter

Sans compter

Flammarion

256 pages

6,5/10