C’était au tour de Guy Nantel de s’arrêter à Montréal, mardi soir, pour présenter son nouveau spectacle solo Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de dire… en tournée depuis déjà plusieurs semaines. Un spectacle avec du mordant, dans lequel l’humoriste-polémiste revient de long en large sur son passage en politique.

Non, Guy Nantel ne s’attendait pas à terminer sa course à la direction du Parti québécois (PQ) avec un score d’à peine 20 %. Mais cette expérience politique – qu’il ne regrette pas –, il en a fait la matière première de son 6e one man show.

Une occasion en or de régler ses comptes avec à peu près tous ceux qui ne l’ont pas soutenu ou plébiscité durant sa campagne. À commencer par les journalistes (il se moque de l’ex-collègue Nathalie Petrowski à l’émission de Pénélope), mais aussi les membres du PQ et les « instances » du parti. « Je suis sûr qu’il y a plus de monde qui travaille pour le PQ que de monde qui a voté pour le PQ », lance-t-il.

En fait, il s’en prend à tous ceux qui ont sourcillé en le voyant faire le saut en politique : « Voyons donc, ça fait 30 ans que je m’entraîne à dire des niaiseries ! » Et leur rend la monnaie de leur pièce.

Le segment portant sur sa participation à un débat à Louiseville est particulièrement réussi, Guy Nantel se vantant de toujours dire la vérité. Il ne leur a rien promis, contrairement à ses rivaux, mais plutôt servi une blague. C’est d’ailleurs pour ça qu’on ne l’a pas élu, estime-t-il… L’humoriste écorchera aussi à quelques reprises André Boisclair (qui a écopé de deux ans de prison pour agression sexuelle).

S’il avait été élu, il aurait placé « sa gang » (d’artistes) dans des postes-clés. « J’aurais nommé Philippe Bond aux affaires féminines, Mike Ward à la jeunesse et aux personnes handicapées, Anne Casabonne à la COVID… »

Pendant les presque deux heures de ce spectacle, Guy Nantel s’en prendra aussi aux personnes âgées, aux complotistes, aux environnementalistes, aux végétaliens, aux baby-boomers… et à qui encore ? Ah oui, aux wokes (de Montcalm à Trudeau, il y en a beaucoup dans l’esprit de Nantel…). C’est vrai qu’il nous avait avertis dès le début de son spectacle : « Je serai inclusif, paritaire et équitable, je vais mépriser tout le monde. »

Malaises et rires

Mais l’humoriste-polémiste est habile, il faut bien le reconnaître, et il n’est pas toujours aisé de savoir s’il pense vraiment ce qu’il dit ou s’il cherche simplement à créer des malaises. Ce qui arrive à plusieurs reprises, notamment dans le segment portant sur l’environnement, lorsqu’il détaille son projet d’éliminer les personnes inutiles (vu le problème de surpopulation), politiquement incorrect…

PHOTO ALEXIS AUBIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Guy Nantel

Quand il dit que « l’énergie durable, ça s’appelle l’avortement », qu’il se réfère à « la petite autiste avec des tresses » qui a mené la marche pour l’environnement à Montréal (Greta Thunberg) ou encore qu’il détaille le processus polluant pour recycler un pot de beurre d’arachide, on devine bien qu’il ironise dans la plupart des cas (peut-être pas pour le pot de beurre d’arachide), mais les rires de la salle portent à confusion, et c’est sans doute l’effet recherché.

Une petite histoire politique du Québec, d’hier à aujourd’hui, vient clore Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de dire… On ne sort pas la politique de Guy Nantel aussi facilement. Si seulement on l’avait élu…

Mais l’humoriste n’a peut-être pas dit son dernier mot. Il boucle la boucle en évoquant ce qu’il ferait pour nous, le bon peuple. Tiens donc, un retour en politique ? On n’est pas à une contradiction près. On dirait bien que vous êtes en train de dire… À suivre.

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Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de dire…

Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de dire…

Guy Nantel

En tournée partout au Québec (et en Floride)

7/10