Le pendant anglophone du festival Juste pour rire se tiendra du 26 au 31 juillet à Montréal, mais pas seulement. Pour la première fois de son histoire, des éditions satellites auront aussi lieu à New York et à Los Angeles.

Après une édition 100 % virtuelle, l’automne dernier, le festival d’humour Just For Laughs retournera sur les planches à partir du 26 juillet. Les choses ne reviendront cependant pas tout à fait à la normale, car la pandémie a durablement touché le milieu du divertissement.

Just For Laughs devra compter sans les grandes foules des années passées : cette fois-ci, seulement 400 personnes pourront assister aux spectacles à l’extérieur, qui demeureront gratuits. Il sera nécessaire de réserver sa place, en raison des mesures sanitaires.

La direction du festival a dû prendre en compte la fermeture de la frontière américaine, qui prive la manifestation d’une grande partie de ses habitués. En temps normal, artistes, festivaliers et gens d’affaires affluent à Montréal pour prendre part au festival anglophone, considéré comme une plaque tournante de l’humour, selon Bruce Hills, président de Just For Laughs.

Pour pallier ce problème, des éditions parallèles auront pour la première fois lieu dans deux autres villes, en plus de Montréal.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Bruce Hills, président de Just For Laughs

Nous aurions voulu inclure des artistes qui sont des performers habitués à Just For Laughs, mais les Américains ne peuvent pas venir ici. Alors, on a décidé d’aller là où les artistes vivent, à New York et à Los Angeles, deux des plus grosses villes de comédie du monde !

Bruce Hills, président de Just For Laughs

L’édition montréalaise, qui demeure la plus importante du festival, sera animée par l’humoriste ontarien Jon Dore. Elle verra passer quelques figures de proue de l’humour au Canada, comme Rodney Ramsey, Nigel Grinstead, Cassie Cao et Marito Lopez.

Just For Laughs optera d’ailleurs pour une version hybride, à l’image de nombreux festivals cette année. « Tout ce que nous enregistrons à Montréal, New York ou Los Angeles sera disponible pour nos fans partout dans le monde », dit Bruce Hills.

La grande majorité des contenus présentés sera offerte gratuitement, mais les professionnels de l’industrie du divertissement pourront acheter un laissez-passer pour accéder à du contenu spécialisé. « Il faut comprendre que notre festival a aussi un pan très professionnel, explique Bruce Hills. Des cadres du cinéma et de la télévision, des agents d’artistes et des managers viennent à Montréal chaque été pour voir tous les nouveaux comédiens, les gros spectacles et les vedettes. » Cette partie exclusive du festival, intitulée JFL ComedyPro, permettra aux artistes et aux professionnels de se faire voir et de réseauter en ligne.

Enfin sur les planches

Pour Kyle Brownrigg, un jeune humoriste ontarien qui participera pour la quatrième fois à Just For Laughs, le festival sera l’occasion de tourner la page sur la pandémie. Le coronavirus a presque complètement privé les comédiens de leur public. Ce sera son premier véritable spectacle d’humour depuis le début de la pandémie.

Pendant près d’un an et demi, Kyle Brownrigg a expérimenté toutes sortes de formules pour remplacer la scène. Il a participé à des concerts dans des stationnements, auxquels les spectateurs assistaient de leur voiture. « Les gens klaxonnaient au lieu d’applaudir, c’était… particulier. » Plus que tout, il a abhorré faire des spectacles en visioconférence.

PHOTO FOURNIE PAR JUSTE POUR RIRE

Kyle Brownrigg, humoriste

Pour faire de la comédie, on a besoin d’un public, d’un microphone, d’un espace intime.

Kyle Brownrigg, humoriste

Le spectacle auquel il participera au Club Soda sera filmé pour être regardé en ligne. Mais ça ne le dérange pas trop. « Comme il y aura un auditoire en même temps, ce sera vraiment mieux. »

Malgré la pandémie et son lot de contraintes, Bruce Hills a de bonnes attentes envers l’édition 2021. « Nous avons bâti notre budget et notre plan d’affaires pour composer avec des foules réduites, indique-t-il. Nous étions au courant depuis longtemps de cette possibilité et nous nous sommes préparés en conséquence. »

Quant à savoir si les déboires judiciaires récents de Gilbert Rozon auront encore un impact sur l’organisation, Bruce Hills est catégorique. « C’est derrière la compagnie », dit-il. Le fondateur de Juste pour rire, qui continue de faire face à des accusations d’agression sexuelle, a vendu son empire en 2018 et n’a aujourd’hui plus aucun lien avec Just For Laughs.