(Terrebonne) Un spectacle extérieur, à Terrebonne, a clôturé le Grand Montréal comique avec entre autres des membres de RBO, Rosalie Vaillancourt, Martin Petit et Jérémy Demay. Tout le week-end, les festivaliers ont pu profiter de la présence d’humoristes dans leur ville.

Déjà, deux heures avant le spectacle, des centaines de personnes affluaient vers l’Île des Moulins, qui n’a pas de joli que le nom. 

Un vieil homme y nourrissait des canards. Des bernaches en profitaient aussi, même s’il était clairement indiqué qu’il est interdit de les nourrir, puisqu’elles sont « agressives » et qu’elles « détruisent le terrain ».

Hier soir, ce fut sans doute l’une des seules infractions qui ont eu lieu sur cette île bien tranquille. Même les gens, dont la majorité avait une couverture ou une chaise sous le bras, parlaient à voix basse. 

Patrick Groulx a emprunté le même chemin que les festivaliers et se prêtait au jeu des égoportraits avec sourire. Rosalie Vaillancourt aussi, elle qui a visiblement beaucoup de succès chez les adolescentes.

C’était la première fois qu’un spectacle d’humour était présenté dans ce lieu, qui accueille normalement des artistes de la chanson. C’était aussi une première pour le Grand Montréal comique, qui n’offre normalement qu’une programmation en salle et payante.

« On voulait que l’évènement soit accessible pour tous. On sait que les organisateurs veulent offrir des spectacles en salle et payants, mais on voulait aussi permettre à monsieur et madame Tout-le-Monde de venir applaudir des artistes reconnus et émergents », a mentionné le maire Marc-André Plante, visiblement très heureux. 

Défilé d’humoristes

L’animateur de la soirée, Jérémy Demay, a brisé la glace en improvisant, un art qu’il maîtrise très bien. À une femme venue de Sept-Îles, il a lancé : « Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu es venue profiter de l’été, parce que c’est l’hiver chez vous ? » Jusqu’à la fin de la soirée, ses interventions ont trouvé leur public. 

Après un passage bien ennuyant d’Alex Roy, Rosalie Vaillancourt a osé un numéro sur sa sexualité, qui aurait pu créer malaise sur malaise chez les 5000 personnes réunies, dont des familles. Au contraire, ce fut l’un des moments où les rires ont été les plus forts, avec le passage réussi de Martin Petit.

Muni de sa guitare et avec sa voix unique, Phil Roy a aussi particulièrement plu. Mais même s’il chantait avec ardeur et volonté, il n’a pas réussi à réveiller une dame qui dormait confortablement, enveloppée d’une immense couverture, tout près de la scène. Ce moment musical a été suivi d’un autre, plus précisément le classique Bonjour la police, interprété par Bruno Landry et Yves P. Pelletier, vêtus en gardiens de la paix pour l’occasion. Le duo de RBO a poursuivi avec une série de gags sur tous les sujets, dont la fuite chez Desjardins, les chiens dangereux, le port du poil (clin d’œil au port du voile) et le cannabis.

Résumé du festival

L’un des aspects fort intéressants du Grand Montréal comique est qu’il a offert, du 22 juin à hier soir, une programmation dans diverses villes, dont Montréal, Longueuil, Châteauguay, Saint-Eustache, Bois-des-Filion et Terrebonne. Les adeptes d’humour ne sont donc pas obligés de se rendre à Montréal pour rire un bon coup.

On va vers les gens. C’est un festival qui se déplace vers le public.

Christian Viau, directeur de la programmation du Grand Montréal comique

Il mentionne qu’à Terrebonne, « ce fut un festival dans un festival », puisque des spectacles ont été présentés tout au long du week-end dans quelques lieux, dont La Chapelle.

« C’est une des rares villes dans la région métropolitaine qui va connaître une forte croissance soutenue pendant 20 ans, parce que nous avons beaucoup de territoires à développer. Puisque les gens aiment avoir une offre culturelle diversifiée, nous essayons de devenir une plaque tournante sur le plan culturel », dit le maire de Terrebonne.

Gregory Pratte, résidant de Terrebonne, a justement souligné à la fin du spectacle : « Je trouve que c’est tellement une belle idée de présenter un festival dans d’autres villes que Terrebonne. Un dimanche soir, le banlieusard que je suis ne serait pas allé à Montréal. J’espère que ça va revenir l’an prochain. »