Grosse semaine à la télé québécoise pour la flûte à bec en plein air, le retour du gressini en cuisine et l’expression « ça ne m’a jamais efflirté la tête », merci, Meriem.

Commençons avec Si on s’aimait encore à TVA, qui a remué de douloureuses émotions, dont celles du brave Gino envers sa tante marâtre, qui a pourri son enfance.

Dans un épisode bouleversant, relayé lundi soir, le livreur-vendeur de 48 ans a écrit et lu une longue lettre à cette vieille tante violente qui l’a battu et humilié à répétition. Ce moment lourd et chargé a été le plus émotif de toutes les éditions de Si on s’aimait. Gros plan sur une chandelle vacillante de chez Bath & Body Works.

Une partie de moi se disait : Voyons donc, c’est beaucoup trop de détails intimes. Pauvre Gino, il expose les moments les plus sombres de sa vie personnelle à des centaines de milliers de téléspectateurs, protégez-le de lui-même !

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Gino, un participant de Si on s’aimait encore

L’autre partie de moi pensait : OK, si cette confession délivre Gino de ses souffrances, pourquoi s’en priver, pourquoi freiner son émancipation ? Gino a pris le taureau par une corne, il a bu dans l’autre, il a sauté en parachute, puis a brûlé la lettre libératrice en compagnie de son amoureuse Christelle, adepte des ateliers de longs câlins en terrasse.

Si au moins la vraie vie était aussi simple. On se jette en chute libre à partir d’un avion, on atterrit en douceur et on efface un traumatisme, comme l’a fait Gino. « Je l’ai laissé derrière. Je passe à une autre vie. Je passe à autre chose », a confié Gino après son premier flirt avec le parachutisme. On ne peut que lui souhaiter du beau et du doux, vraiment.

Autre scène marquante de Si on s’aimait encore : celle où Madeleine a sorti sa flûte à bec (hé là, là !) pour accompagner Michel, à la guitare, qui déclamait le poème qu’ils ont composé pour leur mariage. Ouf. J’étais déchiré entre l’absurdité de ce concert impromptu et la sincérité des deux musiciens amateurs, complètement investis dans leur récital celtico-campagnard.

Extrait : « Nos âmes ont bien vibré, tout au long des mois passés. Puis elles se sont fusionnées, par-delà l’éternité. » Insérez ici un solo de pipeau.

Et videz le frigo de ses oignons et du brocoli. Ces légumes donnent des gros gaz à Madeleine et elle va manquer d’air pour souffler dans son instrument fétiche.

Keven et Stéphanie poursuivent très fort l’assemblage des morceaux du casse-tête de leur relation éclatée. Leur dernier projet matrimonial ? Un tatouage de palmier, « l’arbre de l’emblème de Cuba », a précisé Stéphanie, avant que Keven ne demande à l’artiste d’ajouter quatre étoiles au dessin original.

C’est parce qu’on a perdu quatre bébés, a précisé Stéphanie, en mode recueillement. « Beau clin d’œil », a enchaîné la tatoueuse, visiblement peu ébranlée par les quatre fausses couches qu’a vécues sa cliente.

Passons à Cathy et Guillaume, qui débattent de deux enjeux majeurs et clivants au sein d’un couple : l’argent et la vaisselle sale qui traîne sur le comptoir. Guillaume a l’humeur très volatile, disons. Un soir, il s’émeut autour du feu de camp d’une demande en mariage faite avec une bague en papier d’aluminium. Le lendemain, il s’emporte parce que Cathy ne va jamais « chercher la malle ».

Chez Les traîtres à Noovo, la polarisante Meriem a de nouveau étiré l’élastique de notre patience collective en roulant son baril-bouclier et en pleurnichant comme un bébé gâté. « Pourquoi personne ne m’aide ? », se lamentait la pilote et judoka solitaire, alors que tous les autres concurrents forçaient, en groupe, pour gonfler la cagnotte finale.

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Meriem, dans l’émission Les traîtres

« Vous jouez pour l’argent. Moi, je jouais ma vie. Je me bats pour tout le monde depuis le début », répétait Meriem, qui ignorait volontairement le statut précaire du courtier immobilier Étienne et celui de la fonctionnaire fédérale Chelsea, lui aussi à un sceau en cire de la guillotine.

On va lui donner ça à Meriem, elle est divertissante dans toute son intensité. Elle a également inventé l’expression « efflirter la tête », qui colle bien à cette dangereuse partie de séduction stratégique.

En fin d’épisode, c’est le traître Axel qui a été banni à la table ronde. Il était temps qu’il sorte. Son jeu devenait arrogant et prévisible.

Les traîtres connaît une progression importante les lundis soir. Vous êtes nombreux à me vanter les qualités de cette téléréalité de meurtres et mystères. Pour emprunter un langage de thérapeute à la Louise Sigouin, j’entends ce que vous me dites.

Les premiers épisodes des Traîtres ne m’ont pas séduit. J’ai persisté, et là, je suis bien accro. Noovo devrait s’inspirer de la version du Canada anglais, The Traitors, dont les épisodes ne durent que 44 minutes. C’est le format parfait. Ni trop long ni trop court.

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Les chefs ! : L’affrontement

À l’émission Les chefs ! : L’affrontement de Radio-Canada, le candidat Guillaume Couture, 31 ans, a brillé lundi dans l’épreuve des bouchées de cocktail dînatoire. Cette victoire corse davantage la course à la toque d’or, déjà très serrée entre Luca Cinciulli, Anthony Vien, Suzy Rainville et le méticuleux Guillaume.

Ce dernier a d’ailleurs fait poser une question classique à Élyse Marquis : « C’est quoi, ça ? » Ça, c’était un gressini – un gressin –, une pâte à pain roulée en cylindre ou servie en tuiles pour des canapés.

Ça m’a tout de suite rappelé les pains-bâtons de marque Grissol que l’on engouffrait dans notre enfance. C’était moins chic, certes, mais tout aussi craquant.