Vieux motard que jamais, a déjà dit quelqu’un de bien mélangé ou de très intoxiqué.

Deux ans et demi et une pétition plus tard, la voici, la voilà, la suite tant attendue du feuilleton parfumé Nuit blanche, ressuscité par la plateforme Amazon Prime Video. Et, pschit, pschit, pour paraphraser le magazine Elle Québec, ça sent bon dans nos salons.

De 12 heures, la minisérie de Julie Hivon, à cheval sur le drame historique et le roman-savon, se compresse en huit épisodes bien tassés, ce qui accélère son intrigue (merci !) de meurtre et mystère, campée dans l’univers des cosmétiques et de la parfumerie de luxe.

Pour être 100 % honnête, j’avais complètement oublié la trame narrative des 12 premiers épisodes de la première saison de Nuit blanche, dont je m’étais pourtant aspergé avec l’enthousiasme d’un ado qui découvre l’Axe. J’ai donc entamé ce « soap » mêlé comme un jeu de cartes, en apostrophant constamment ma télé : mais c’est qui, déjà, ce personnage-là ? Un court segment de type « précédemment dans Nuit blanche » aurait été apprécié, en rappel, merci.

Sachez également que la comédienne Brigitte Lafleur remplace Valérie Blais dans le rôle de Charlotte Hébert, la maman de Jeanne (Stéphanie Colle) et la responsable de la Fondation Louise Hébert.

Lors de la finale de Nuit blanche, on apprenait que Loulou Hébert (France Castel), cofondatrice de l’empire de beauté Nocturne, avait été tuée/empoisonnée par Clémence Fillion (Lisette Guertin), une ancienne « rivalamie » dans les années 1970. La pauvre Clémence, qui a été retrouvée morte dans sa cuisine, une balle dans la tête, accusait plutôt le ratoureux Adrian (Ron Lea), un homme louche – et bras droit de Loulou – qui a couché avec les deux femmes, c’est ce qu’on découvre rapidement.

Les trois enfants de Loulou Hébert cherchent maintenant le nom de celui ou de celle qui a manigancé avec Clémence pour liquider leur maman. Car Clémence, celle qui a le visage et le corps brûlés, a manœuvré avec un complice. Mais qui ? Plusieurs indices mènent vers l’ambigu Marco Leduc (Jean-Nicolas Verrreault), le fils photographe de l’ancienne associée de Loulou dans la société Nocturne, Jacinthe Leduc (Kim Despatis).

Les retours en arrière, au début des années 1980, nous montrent comment Loulou (alors campée par Rose-Marie Perreault) et Jacinthe ont concocté leur premier flacon de Nuit blanche. C’est une des grosses pièces du puzzle qui nous manquait. Ça et pourquoi et comment Jacinthe a disparu de la carte, après avoir créé le fameux lys hybridé, l’ingrédient secret des parfums capiteux de Nocturne.

PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Brigitte Lafleur et Jean-Philippe Perras dans la deuxième saison de Nuit blanche

De son côté, Lucas Hébert (Jean-Philippe Perras), le benjamin de ce riche clan, ne connaît toujours pas l’identité de son père biologique. Sans rien divulgâcher, Lucas croise son papa sans même soupçonner un lien d’ADN avec lui.

Quant à Marlène Hébert (Marilyse Bourke), la dauphine de Loulou, elle dégringole et fait des gestes illégaux qui la plongeront dans le pétrin, tout comme son conjoint Christophe (Jean-Moïse Martin), aux intentions encore trop floues. Méfions-nous.

Nuit blanche ne perd pas ses notes de cœur en traversant sur Amazon Prime Video. Il y a toujours une musique dramatique omniprésente, des relents de Ziatepam et des verres de scotch (du Chalmers, quoi d’autre ?) toujours remplis. Comment ne pas être envoûté par ces effluves ?

Pour ceux qui ne sont pas abonnés à Amazon Prime Video, la chaîne spécialisée Séries Plus relaiera Nuit blanche 2 à partir du 28 août.

Toujours au rayon des nouvelles réjouissantes, Crave a mis en ligne les quatre premiers épisodes de l’une de mes comédies préférées des dernières années, la formidable série Hacks, qui oppose la légende de l’humour Deborah Vance (Jean Smart) à la woke et talentueuse scénariste Ava Daniels (Hannah Einbinder).

PHOTO FOURNIE PAR CRAVE

Hannah Einbinder et Jean Smart dans Hacks

L’action du troisième chapitre de Hacks reprend un an après le congédiement brutal d’Ava, qui n’a pas reparlé à sa patronne Deborah depuis son renvoi. La carrière de Deborah pétarade et elle atterrit même dans le palmarès des 100 personnes les plus influentes du magazine Time.

Pas à plaindre non plus, Ava écrit pour une émission de fin de soirée semblable à The Daily Show et a emménagé avec sa copine Ruby (Lorenza Izzo).

Par hasard, les deux héroïnes en froid se croisent – et se réconcilient, vous vous en doutez – dans les coulisses du Festival Juste pour rire, à Montréal. Si, si. La première heure de Hacks 3 se déroule presque entièrement dans notre métropole, avec un paquet de vues aériennes de la Place des Arts, de la rue Sainte-Catherine bondée et du parc du Mont-Royal.

Vous y entendrez également la chanson La flemme, de Nell Widmer, comme dans Emily in Paris. Par contre, cette musique pop entraînante sera vite enterrée par une réplique assassine de Deborah à propos de la ville de Valérie Plante.

Montréal, « c’est Paris dans les oreilles, mais Hartford pour les yeux », persifle Deborah quand Ava lui souhaite d’apprécier son séjour dans notre ville.

Hartford, vraiment ? Pittsburgh, peut-être. Cleveland, à la limite. Mais pas Hartford, sérieux. Même les Whalers n’en voulaient plus.

Je lévite

Avec Un animal sauvage, de Joël Dicker

Si vous aimez l’efficacité de l’écriture de ce prolifique écrivain suisse, ainsi que son sens aiguisé du rebondissement, ce polar de près de 400 pages vous avalera d’une traite. Sur fond de braquage d’une bijouterie de Genève, Joël Dicker explore les vies de deux familles banlieusardes : l’une bourgeoise et l’autre de classe moyenne. L’obsession maniaque s’invite dans le roman. L’envie dévorante aussi. Chacun des courts chapitres se termine sur un punch, une technique hyper efficace qui nous pousse de façon frénétique à la fin du meilleur livre de Dicker depuis La vérité sur l’affaire Harry Quebert.

Je l’évite

Ricky et Nabil à Survivor Québec

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK SURVIVOR QUÉBEC

Le candidat Ricky

On voit beaucoup (trop) ces deux concurrents jumeaux de Survivor Québec sans qu’ils soient vraiment utiles à l’histoire. Nabil, 29 ans, est en état de paranoïa constante et pose des questions sans arrêt sur les déplacements de ses camarades. Un joueur plus verbo que moteur, disons. Et Ricky (Érick, de son vrai nom), 43 ans, à part chercher des indices dans les ustensiles de cuisine ou les brosses à dents, que fait-il pour s’assurer de progresser jusqu’en finale ? On peut comprendre Jean-Michel d’avoir pogné les nerfs et lancé son linge sale au visage de Ricky, qui ressemble plus à un surveillant de cafétéria qu’à un redoutable campeur de Survivor.