C’est déjà assez plate d’astiquer son propre four et ce n’est pas plus palpitant de regarder des crinqués de la propreté jouer du poush-poush dans la plus grande compétition de ménage au pays, dixit son animateur Stéphane Bellavance, qui ne donne ici qu’un aspirateur au suivant.

Cette nouveauté printanière, qui ne passera pas le Swiffer dans les cotes d’écoute, s’appelle Laver pour gagner et oppose 16 émules de Madame Blancheville dans des épreuves de décrottage de micro-ondes extra beurré ou de nettoyage en profondeur de toilettes chimiques qui ont vu défiler une ribambelle de festivaliers éméchés.

TVA croit que cette adaptation du format télévisuel danois Master Cleaners possède assez de pouvoir décrassant pour déloger Les chefs ! de Radio-Canada et Les traîtres de Noovo, qui se colletteront en trio les lundis à 20 h.

Le lundi serait-il d’ailleurs devenu le nouveau dimanche ? Cette case horaire bourdonnera d’action dans les prochaines semaines, entre une tache de vin sur un tapis à TVA et un coq au vin à Radio-Canada.

Laver pour gagner s’enracine dans un décor de bande dessinée aux couleurs pop de Mini Eggs de Cadbury, qui est en fait les studios MELS de Saint-Hubert, où a été tournée La voix avant Noël.

Nos princes du Pine-Sol et nos fées du Fantastik, dont l’âge est compris entre 23 et 63 ans, enchaînent trois défis par épisode dans l’espoir de balayer, après 11 semaines de concours, la cagnotte de 10 000 $, soit l’équivalent d’une Dyson neuve (blague, bien sûr).

Dans le premier épisode, les 16 concurrents s’attaquent à des barbecues portatifs bien croûtés, qu’ils doivent faire briller en 15 minutes. À leur disposition : des quartiers de citron, du vinaigre blanc, du bicarbonate de soude, du sel, un nettoyant tout usage et un dégraissant.

IMAGE TIRÉE DE L’ÉMISSION

Stéphane Bellavance est l’animateur de Laver pour gagner.

Ces 16 adeptes du chasse-taches récurent et frottent leur petit poêle vêtus d’une chemise blanc lavabo, qu’ils essaient, avec plus ou moins de succès, de protéger des éclaboussures.

Ensuite, place au défi en équipe. Avec seulement deux seaux remplis d’eau et quelques produits de base, nos ninjas de la propreté en décousent avec l’intérieur et l’extérieur de quatre minifourgonnettes, qui ont été cochonnées avec de la crème glacée, du ketchup, de la poussière et des miettes de croustilles.

Puis, les quatre candidats ayant échoué au test du « spic and span » aboutissent au challenge d’élimination : celui du tapis de salon maculé de bouette, de vin rouge corsé et de confettis. En 15 minutes, les deux juges de Laver pour gagner s’attendent à ce que la carpette retrouve son éclat d’antan. Ce qui s’avère impossible, évidemment.

Parlant des juges, ils se prennent extrêmement au sérieux dans cette téléréalité pourtant ludique et sympathique. Il s’agit de Louis-Philippe Talbot, directeur de l’hébergement de l’hôtel Ritz-Carlton, à Montréal, et d’Isabelle De Palma, PDG d’un service de conciergerie haut de gamme. Ça ne lésine pas sur le Windex, ces gens-là.

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Isabelle De Palma, PDG d’un service de conciergerie haut de gamme, et Louis-Philippe Talbot, directeur de l’hébergement de l’hôtel Ritz-Carlton, à Montréal, sont les deux juges de l’émission.

La juge Isabelle insiste sur le souci du détail des participants, tandis que Louis-Philippe évalue la précision de leur travail. C’est ici que la plus grosse salissure de Laver pour gagner apparaît : en 20 minutes, personne n’a le temps d’être rigoureux ou minutieux dans le lavage complet d’une auto. C’est juste impossible.

Conséquence ? Les résultats des défis ont toujours l’air « botchés » à l’écran. Et on ne retrouve pas dans Laver pour gagner l’intense satisfaction que l’on éprouve en visionnant des vidéos de ménage sur les réseaux sociaux (suivez le mot-clé #cleantok, c’est hallucinant).

Un des juges expliquera que la meilleure façon de brosser un tapis sali, c’est à genoux (merci du tuyau !) et qu’il est toujours préférable de déplacer les meubles avant de passer l’aspirateur (qui l’eût cru !).

Pourquoi ne pas alors distiller de vrais trucs de pro pour éviter que les téléspectateurs commettent les mêmes gaffes que les participants ?

Parmi les 16 compétiteurs de Laver pour gagner, on en retrouve plusieurs qui gagnent leur vie dans l’entretien ménager. L’entrepreneur Nick Meireles, 45 ans, qui se définit comme un artiste de la propreté, traîne toujours des outils de dentiste pour atteindre et nettoyer les fentes les moins accessibles. Étienne Bérard, 28 ans, ne sort jamais sans son pH-mètre, qui l’aide à concocter des potions magiques pour effacer des taches tenaces. Joël Lupien, 38 ans, tripe sur sa balayeuse, tandis que Jeannette Ngo Kon, 63 ans, applique les règles de salubrité que lui a apprises sa maman.

Vous verrez également en action la copropriétaire de la boutique La petite robe noire, Mélodie D’Amour, 34 ans, de même qu’un expert en sinistre (Nathan Larose, 23 ans) et une infirmière (France Proulx, 61 ans).

Dernière affaire : avant la première éviction, le segment « ce que vous verrez cette saison » dans Laver pour gagner divulgâche l’identité de la personne qui part.

Ce genre de bourde, honnêtement, ça mérite un gros savon industriel, un savon comme celui dans lequel la petite Aurore a été forcée de mordre en 1952.

Je lévite

Avec la pub des portes et fenêtres Isothermic

J’aime tellement cette cliente qui s’appelle Nancy, avec ses deux sourcils (ou soucis ?) tracés hyper finement qui nous rappellent l’importance de faire affaire avec de vrais professionnels. La ligne est mince entre de bonnes et de mauvaises fenêtres, insiste la sympathique Nancy, qui a été conseillée par son voisin Alain, la vedette de la campagne publicitaire d’Isothermic de l’année passée, avec sa greffe de cheveux de poupée. Vive l’audace et l’humour.

Je l’évite

La finale de Sorcières à TVA

J’ai été déçu par le dernier épisode de la première saison de Sorcières, diffusé lundi soir. Oui, nous avons appris l’identité de la mère du bébé roux abandonné aux chutes de Sainte-Piété. Nous avons également appris le lien de parenté qui unit le menuisier Luc Tougas (Stéphane Gagnon) à ce nouveau-né, mais le nœud de l’histoire reste à défaire. Qui menace de recréer la commune ? Où se cache Louise, la mère de Joe (Céline Bonnier) ? Michael est-il vivant ? Pourquoi le joueur de pickleball (Thomas Vallières) ne se rend-il pas compte que Charlotte (Maée Jenkins) a 14 ans ? Prions Hécate, Séléné et Artémis pour que la deuxième saison embraye sur les révélations.