J’aime Avant le crash à Radio-Canada. J’aime ses personnages de banquiers amis-ennemis – des rivalamis – qui s’atomisent, touchent le fond, se relèvent, se pulvérisent de nouveau et chutent très, très bas.

Un crash en cache souvent un autre, plus percutant, comme en témoigne le début prometteur de la deuxième saison de ce captivant thriller sociofinancier, toujours programmé les lundis à 21 h.

L’action d’Avant le crash 2 a redémarré environ quatre mois après la finale explosive de l’automne passé, où les vies de nos quatre amis de la haute finance ont explosé dans un big bang de divorce, de délit d’initié, de trahison et de fourberie.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Kim Lévesque-Lizotte cosigne Avant le crash avec son conjoint, Éric Bruneau.

« On retrouve les personnages face à leurs choix et devant les chemins qu’ils vont prendre alors qu’ils se demandent s’ils peuvent se réinventer », détaille la coauteure d’Avant le crash, Kim Lévesque-Lizotte, qui signe les textes de la série avec son conjoint, Éric Bruneau.

Le seul qui n’écume pas les bas-fonds dans Avant le crash 2, c’est Marc-André (Éric Bruneau). Pour le moment, glisse Kim Lévesque-Lizotte, en précisant qu’un mur se dressera bientôt devant lui.

Marc-André a payé ses dettes, acheté un condo neuf et officialisé sa relation avec la barmaid Camille (Chanel Mings). Il s’occupe même de sa maman en rétablissement, Sylvie (Annick Bergeron), dont la santé déclinera et grugera énormément de temps à Marc-André, pas du type à sacrifier sa carrière pour se poser au chevet de sa mère, soyons honnête.

Question brûlante du public, ici : où se cache notre préférée, soit l’associée troublée Dominique (Marie-France Marcotte), avec qui Marc-André couchait en échange de vêtements et d’argent ? Officiellement, l’avocate Dominique a démissionné de la firme Olstrom, dirigée par Michel Taschereau (Pier Paquette). Officieusement, Dominique reviendra dans l’intrigue d’une façon que je ne divulgâcherai pas.

Les fans d’Avant le crash auront aussi remarqué que c’est encore le personnage de Marc-André qui assure la narration des épisodes. Mais à qui se confie-t-il ? Mystère. Dans le premier volet, Marc-André parlait à un enquêteur de l’Autorité des marchés financiers. Nous découvrirons au dixième et dernier épisode d’Avant le crash 2 le punch de l’identité de son interlocuteur secret.

Le point sur Évelyne (Karine Vanasse) et François (Émile Proulx-Cloutier), maintenant. En plein divorce acrimonieux, Évelyne a démissionné d’Olstrom et se questionne sur la conjugaison de ses rôles de mère et de banquière de carrière sur le Concerta. « Plusieurs femmes qui font tout en même temps vivent souvent des sentiments d’échec », constate la scénariste Kim Lévesque-Lizotte.

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Le couple Évelyne (Karine Vanasse) et François (Émile Proulx-Cloutier).

Son ex et papa du petit Denis, le volcanique François, a été blanchi des accusations de traficotage et son patron le réintègre dans ses fonctions chez Olstrom. « La relation de pouvoir au sein d’un couple subsiste même si le couple pète. L’emprise de François sur Évelyne reste, le contrôle qu’il exerce sur Évelyne aussi », rappelle Kim Lévesque-Lizotte.

Au deuxième épisode, Avant le crash 2 s’invite, à la campagne, chez les parents de François, joués par Normand Chouinard et Dorothée Berryman, des retraités bourgeois, traditionnels et conservateurs. Le cadre familial rigide dans lequel a grandi François jette un nouvel éclairage sur ses comportements au bureau et avec la mère de son bébé.

« Dans sa famille, François est le moins accompli, il est le mouton noir et il n’est pas le préféré de son père. Sa mère l’a couvé et le couve encore », constate Kim Lévesque-Lizotte.

Si Patrick (Mani Soleymanlou) vous paraît mou et résigné, ne désespérez pas. Il se remet d’une dépression et apprivoise la culpabilité qui le ronge depuis qu’il a refusé de suivre sa femme prof Marie-Michèle (Myriam Fournier) au Nunavut.

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Mani Soleymanlou et Myriam Fournier

Patrick accepte trop de compromis, dont la présence de la copine de sa femme, Victoria (Naadei Lyonnais), alors que lui n’a pas le droit de sauter la clôture. La recrue chez Olstrom, Clara Kosinski (Valérie Tellos), une millénariale polyamoureuse, lui ouvrira (enfin) les yeux sur cette entente matrimoniale qui ne lui convient plus.

C’est un beau personnage, ce Patrick, un homme sensible, dévoué, confus et plus présent pour ses trois filles.

« Patrick a encore de l’amour pour Marie-Michèle. Il est prêt à tout pour que ça marche. On voulait aussi montrer l’envers de la famille qui se brise, soit celle qui tient à son clan, qui défend son nid », explique Kim Lévesque-Lizotte.

Retracé au dernier épisode dans un McChâteau de « douchebag » à Mont-Tremblant, le nouveau millionnaire Vincent (Benoit Drouin-Germain) digère mal la trahison de Marc-André, qui a parié, en quelque sorte, sur la mort de son père Luc (Marc Messier). Vincent redescendra de sa balloune alcoolisée et se jurera de ne plus passer pour le perdant auprès de ses anciens potes d’université.

Parmi les nouveaux visages, la philanthrope Isabelle Grégoire (Karine Gonthier-Hyndman), héritière d’une riche famille montréalaise, dévoilera son jeu lentement. C’est son aide que Marc-André sollicitera quand sa maman démunie poireautera dans le corridor d’un hôpital bondé.

Finalement, pauvre Florence (Irlande Côté), 13 ans, que sa mère Stéphanie (Mylène Mackay) enferme dans sa chambre à coucher. Sortez-la de là, misère noire ! Son père Mike, campé par Francisco Randez, n’a pas mis « les springs sur les sauterelles ». Même chose pour son beau-père Chad (Sacha Charles), loin d’être l’ampoule la plus allumée du sapin de Noël.

Il faut sauver Florence avant que le crash et le gros cash qu’elle a gagné l’emportent elle aussi.