Sensibiliser le public aux enjeux environnementaux : telle est l’intention de la 16édition du Festival Art souterrain qui s’ouvre sur le thème Environnement entends-tu ?.

Depuis ses débuts, l’évènement s’immisce dans les espaces du réseau souterrain de Montréal, principalement réservés aux galeries commerciales, pour présenter des œuvres d’artistes canadiens et internationaux reconnus. Cette année encore, plus de 40 projets, soutenus par deux commissaires, dans sept lieux de la ville souterraine, sont exposés au public du 16 mars au 7 avril.

  • Ludovic Boney, Mémoires ennoyées (2022) au Centre Eaton

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Ludovic Boney, Mémoires ennoyées (2022) au Centre Eaton

  • Mountainless Mountain de l'artiste Armando Cuspinera

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    Mountainless Mountain de l'artiste Armando Cuspinera

  • Ludovic Boney, Mémoires ennoyées (2022) au Centre Eaton

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    Ludovic Boney, Mémoires ennoyées (2022) au Centre Eaton

  • Danica Olders, Surrender (2023) au Centre Eaton

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    Danica Olders, Surrender (2023) au Centre Eaton

  • Danica Olders, Surrender (2023) au Centre Eaton

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    Danica Olders, Surrender (2023) au Centre Eaton

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Un évènement qui invite le public à s’engager

Que voulons-nous entendre, qui doit-on entendre ? Cette nouvelle édition du Festival Art souterrain invite le grand public à être à l’écoute des crises climatiques, sociales et politiques. Si nous parlons d’écologie depuis des décennies, il s’agit aujourd’hui d’interpeller sans détour le public à ce sujet. « Est-il prêt à nous accompagner dans ce processus de transformation et de déprogrammation ? Est-il prêt à s’engager à mieux considérer notre territoire ? », demande Frédéric Loury, fondateur et directeur général du Festival Art souterrain.

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Frédéric Loury, fondateur et directeur général du Festival Art souterrain

Mise en évidence des coupes à blanc, des inondations, des incendies de forêt... De nombreuses œuvres renvoient aux problèmes liés aux changements climatiques, à l’état actuel de la nature qui nous est léguée en héritage, mais aussi à la justice environnementale et aux actes de résistance face à ces problèmes.

Se rapprocher de la nature

Les œuvres tiennent compte à la fois des troubles politiques et de l’absence de plus en plus prégnante de la neige et du froid. Ces problèmes sont interreliés par la même cause : le modèle occidental actuel, régi par le capitalisme, et ce qui en découle, selon la commissaire d’origine canadienne établie aux États-Unis Heather Davis, qui a effectué une sélection de 16 artistes canadiens et internationaux pour l’occasion.

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Festival Art souterrain

À la Place de la cité internationale, l’artiste de la nation secwépemc Tania Willard conscientise les visiteurs et visiteuses aux incendies de forêt de la Colombie-Britannique au moyen des bannières de l’installation Carrying Memories of the Land (2022). L’utilisation d’un filtre rouge n’est pas sans rappeler le ciel qui a été teinté de cette couleur lors des évènements tragiques. L’artiste Micha Cárdenas, quant à elle, propose d’interroger la sensibilité du public au pergélisol. Bien que ces enjeux soient connus au Canada, l’expérience n’est pas directe, note la commissaire Heather Davis. The Probability Engine : Permafrost and Ice (2024) introduit, dans les dédales du centre-ville souterrain, des références aux lieux naturels difficilement accessibles. À l’édifice Jacques-Parizeau, l’œuvre sonore de Caitlin Berrigan met de l’avant l’exploitation minière en haute mer.

Les créations mettent ainsi en lumière les artifices de la ville, le béton, le plastique, voire les matériaux transformés. Le lieu urbain est un endroit formaté qui nous éloigne d’une conscience de la forêt, pour la commissaire Sonia Robertson.

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Sonia Robertson, commissaire

Quand on est en ville, on est déconnecté du territoire et on peut oublier notre humanité. […] on peut oublier son importance et on peut prendre des décisions qui auront des conséquences désastreuses sur l’environnement.

Sonia Robertson, commissaire

Les communautés autochtones à l’honneur

Pour la commissaire innue, c’est l’occasion de mettre de l’avant des artistes des communautés autochtones qui s’intéressent à la notion de territoire. « Pendant 7000 ans, on a préservé le territoire. On est capables d’aider à ce que ça change », souligne celle qui est également une artiste et une art-thérapeute dont la réputation n’est plus à faire au Québec.

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Ludovic Boney devant son œuvre

Le public découvrira la sélection de Sonia Robertson composée de 14 artistes issus des Premières Nations. De grands noms sont à l’honneur, dont Jacques Newashish qui propose Les sept directions (2021) à la Place de la cité internationale, ou encore Hannah Claus, dont Words going from one place to another (2017) est exposée dans une vitrine du Centre Eaton. Les panneaux suspendus de l’artiste mohawk revisitent la plaque commémorative du monument Hochelaga Rock. Ils réécrivent le récit colonial, par des phrases truffées de trous ou par l’ajout de certains mots. Également présentée au Centre Eaton, l’œuvre Mémoires ennoyées (2022), de Ludovic Boney, originaire de Wendake, rend hommage au territoire de Pessamit inondé lors de la construction du barrage Daniel-Johnson. Grâce à un échosondeur, les images rendent visibles ces arbres fantomatiques, maintenant au fond de l’eau.

Il importe de souligner que la commissaire avait l’intention de mettre de l’avant des artistes autochtones moins connus des Montréalais. C’est le cas d’Eruoma Awashish. L’installation Kakike ickote / Feu éternel (2022) souligne l’importance du corbeau en tant que messager pour les communautés. Les travaux de Catherine Boivin, Dominic Lafontaine, Patricia Langevin, Sophie Kurtness, MAHKU et France Trépanier font également partie de la programmation.

Cette édition du Festival Art souterrain appelle à l’émotion, à la sensibilité, à une prise de conscience et à une ouverture, car comme le clame Sonia Robertson, « l’environnement n’est pas un sujet à part ». Il devrait être au sommet de toutes les préoccupations actuelles.

La soirée de lancement du festival a lieu ce samedi 16 mars à 19 h au QG d’Art souterrain, au 705, rue Sainte-Catherine Ouest, direction Décathlon – niveau métro.

Le Festival Art souterrain dans le réseau souterrain de Montréal 

  • Centre de commerce mondial de Montréal
  • Palais des congrès de Montréal
  • Édifice Jacques-Parizeau
  • Place de la cité internationale
  • Centre Eaton
  • Place Ville Marie (PVM)
  • Place Montréal Trust
Consultez la page de la programmation du festival